2021 : Le bilan de cette année écoulée

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Il s'est passé encore beaucoup de choses cette année, et j'ai bien envie d’écrire le bilan comme j'avais pu le faire l'an dernier. Que s'est-il passé de marquant ?

Déjà, la stabilisation de la relation avec N. a été déterminant. J'ai pu faire du voilier en septembre. En avril j'ai réussi à parcourir en vélo la moitié de la France pour aller à Lyon. Début janvier j'ai pu aller télétravailler chez S.&S. En mai j'ai fait un séjour à Cherbourg et j'ai pu faire un peu de vélo et rencontrer N. En juin, c'est le parapente que j'ai découvert avec D., c'est des sensations nouvelles. Mi-juillet, à nouveau du vélo pour aller en Angleterre et découvrir Bristol.
L'été a été l'occasion de retourner au travail sur un mode un peu plus classique. D'ailleurs j'ai aussi partagé des bons moments de billard avec J. et M. J'ai un peu abandonné la musique jouée ; mais celle écoutée n'a pas été en reste pour autant. J'ai eu quelques sessions de découverte musicale avec N.
La Chartreuse en randonnée avec N. à nouveau a été une expérience de pleine nature enrichissante. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vécu aussi pleinement. C'était en août. En mai il y a eu aussi cette fabuleuse sortie plongée en apnée en Corse ; le cadre était excellent, et les sensations présentes également.

Je n'ai vu A. qu'en coup de vent ; mais notre relation se pérennise. Il y a eu aussi l'occasion de fêter Noël à Cherbourg ; cela n'avait pas été le cas depuis 2 ans. J'ai pu à cette occasion voir H., et puis R. d'une certaine manière ; c'était deux moments importants. Novembre a été marqué par la moto : à la fois une glissade fin octobre, mais aussi l'achat d'une belle occasion pour moi — merci J. d'avoir été là. J'ai eu une sortie avec Y. aussi, il faisait beau. Remonter de Lyon avec mon nouveau joujou a été une bonne expérience aussi.

Au travail, ou intellectuellement parlant, j'ai pu avoir quelques remises en question profondes. Cela n'a pas encore abouti vers une ré-orientation, mais le chemin est entamé. Au milieu de l'été, le mariage de J. et M. a été sympa, ça a changé, j'ai découvert de nouvelles personnes. Comme hier soir pour le réveillon de nouvel an, dans cet écrin de verdure, à Houlgate. Au début du mois de décembre nous sommes allé à Bâle également pour le marché de Noël ; encore l'occasion de découvrir un nouveau pays.
C'était cet été que je suis allé faire de la moto au Luxembourg avec E. Ah et je me souviens au printemps avoir passé quelques jours de télétravail avec C. et M. ; avec la fameuse pêche ou cueillette de St-Jacques le matin avant de travailler. J'ai eu ce déplacement pro, pour cette formation en décembre ; cela a été un moment fort au travail.
Avec N. nous avions commencé l'année en entamant le GR1 par étape ; il n'y en a eu que trois d'amorcés mais ça la été des moments amusant aussi.

L'impact de notre façon de voyager sur le matériel que l'on emporte

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Vaste sujet, ou pas du tout. Cela va faire 9 ans que l'on a eu avec A. ce défi d'aller randonner le GR20. Puis j'ai mis le nez dans la préparation matérielle à ce projet. Cela m'a fait atterrir sur le forum de discussion de randonner-léger et indéniablement cela a impacté ma manière de préparer mes balades, mes randos, mes excursions, mes voyages.

Oui, j'ai pleins de termes pour désigner ces différentes pratiques. Pourtant, c'est un peu toujours pareil : on sort de chez soi, on parcourt « le monde », un certain temps, avec certaines personnes ; puis on revient chez soi (bien que cette notion puisse également être subtile).
Avec le forum, j'ai donc constitué une liste avec tout mon matériel ; et cela se reflète sur certains articles publiés ici. Et puis j'ai commencé à avoir des variations : le matos pour la neige, ce qui rentre dans mon EDC, la création d'un BOB. Et puis là : le vélo ! Il y a pleins de choses qui se regroupent. Je ne traîne qu'un seul short : il me sert en escalade, pour me baigner, pour randonner, me balader, en vélo, … Bref, dans la liste il y a pleins de sous-liste

J'en profite pour ouvrir un aparté : quelle est la nuance entre balade, randonnée, trekking ? Moi qui aime bien (ça me rassure ?) appliquer une catégorie à tout, j'ai dû réunir des éléments de réponse. Ce que j'en ai conclu : balade = pas de sac-à-dos ; rando = j'emporte au moins un pique-nique, voire de quoi bivouaquer ; trekking = quand on a besoin d'assistance pour transporter son matériel. Et y'a aussi la nuance avec expédition… Bref : fin de parenthèse.

Ce matin, en préparant ma liste de rando-vélo (comprendre un trajet de plusieurs jours avec bivouac-hamac) programmée pour la semaine prochaine, je suis arrivé à une réflexion. J'avais une idée du matériel à prendre, j'ai préparé la liste (au format numérique), puis j'ai réuni les affaires sur le lit, afin de commencer à rentrer ça dans les sacoches et me projeter sur la manière dont je l'utiliserait au quotidien. Et puis y'avait un item qui m'emmerdait. Je m'en sers quotidiennement, j'avais prévu de l'emporter, j'avais réfléchi à des solutions mais non : c'était un poids.
Oui, cet ordinateur que j'adore, avec lequel je suis actuellement en train d'écrire et dont j'avais choisi les caractéristiques pour l'emporter facilement (SSD, poids, taille) ; il faut que je m'en débarrasse (au moins pour cette aventure :-D je ne suis pas prêt de le quitter !). Il comporte énormément de contraintes : protection des chocs, que faire quand il pleut, ça vaut double le prix du vélo et de tout l'équipement dessus… Bref, il est pratique mais il faut que je m'en passe.

Et puis… ça m'a ramené quelques presque 5 ans en arrière : quand je préparais mon sac pour ce magnifique tour du monde. J'avais pris le choix de ne pas prendre d'ordinateur portable, comptant sur celui d'A. Puis j'ai craqué 1 ou 2 mois après le départ pour en acheter un. D'un autre côté je n'en avais pas vraiment (plus des transportables que des portables) ; donc c'était une bonne affaire.
Mais contre-ironie : c'est à la même période que je me suis délesté du tarp, de la popotte et de quelques autres affaires que j'avais mises dans le sac. Quelques mois plus tard, en Australie, re-retournement de situation pour acheter une tente, complétée par une popotte en Nouvelle-Calédonie ; celle-ci terminant le voyage avec nous et celle-là demeurant en Océanie dans une auberge de jeunesse. Enfin, pourtant nous n'avons jamais vraiment bivouaqué ; nous n'avons transporté notre tente et le reste de notre matos uniquement en voiture ou à pied mais pour atterrir dans un camping identifié.

En bref, je me rends compte que, pour moi, il y a "voyage" et "randonnée". D'ailleurs Decathlon a une gamme de produit (dans laquelle je puise) intitulée "Trek" et qui est différente du "Forclaz", "Quechua" et consorts.
Dans mon usage, soit je pratique la randonnée, soit je voyage. L'usage et l'emport de l'ordinateur n'est pertinent que dans le second.

Pour voyage libre, il faut savoir se concentrer sur l'essentiel.

Fraîche escapade sud-francilienne à vélo pour démarrer l'année

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Vous avez été des centaines. Non. Des milliers. OK, vous avez été deux et demi à me demander comment ça s'est passé alors je me lance dans ce récit.
Bon, par où commencer le récit de cette sortie vélo ? Et bien, disons par le début : en trois actes pour la préparation, le déroulement puis le retour (et la projection vers la prochaine sortie).

Préparation

Le projet

Est-ce utile de rappeler le contexte covidien ? Je pense que cela a un impact sur deux aspects : le besoin de prendre l'air et puis celui de se dépenser en faisant du sport. Alors que je suis à Rungis, il est assez naturel de me tourner vers le vélo. J'ai déjà fait une escapade à Fontainebleau en décembre (ou début janvier ?) pour ma n-ième boucle aux 25 bosses ; alors j'aurais pu renouveler l'expérience mais la logistique voiture m'embête un peu quand il est question de profiter de la nature. Et je confirme cette idée à la suite des 2 bouts de GR1 avec N. à la même période où j'avais l'impression de passer plus de temps dans la voiture que dans la nature.
Aussi, même si c'est lié avec le point précédent, il y a l'aspect écologique : pourquoi se déplacer en voiture pour aller mettre un pied dans la verdure… Enfin le fait que j'ai 2 jours pleins de disponibles me pousse à tenter le bivouac.

Bivouac, c'est bien… mais il faut porter le matériel. Et quand les températures avoisinent les 0°C, il faut bien prévoir son coup. Or ce n'est pas mon fort ces températures-là. Jusqu'à 10°C, ce n'est pas trop compliqué à organiser, j'ai l'habitude. Il m'est arrivé d'affronter des nuits qui descendaient à 5°C. Mais je n'ai jamais été confronté à plus bas. Pourtant j'ai de quoi faire.
Ainsi partir en vélo me permet d'emporter tout ce qu'il faut pour jouer avec les marges de confort. Et ultime argument en faveur de ce moyen de transport c'est pour me préparer à partir plus loin. J'aimerai parcourir de plus longues distances à l'avenir et il faut bien que je me confronte à l'exercice.

L'itinéraire

Alors où est-ce que je pars ? Cela sera une boucle autour de Rungis. Comme je souhaite bivouaquer, il faut que j'aille m'échapper vers le sud pour m'écarter des zones urbaines. Enfin, j'ai eu l'expérience l'été dernier d'une boucle de 120km (effectuée en une journée au lieu de deux), qui avait démarré dans la Bièvre (d'Igny à Jouy-en-Josas), pour bifurquer en Chevreuse (Toussu-le-Noble à Choisel), tracer dans l'Essonne (Limours, Arpajon, Vert-le-Petit), récupérer puis longer la Seine jusque Juvisy et rentrer.
En utilisant les calques de carte cyclable sur OpenStreetMap, la véloroute V40 autrement appelé Véloscénie s'est présenté comme une évidence. Cette itinéraire permet de relier Paris au Mont-Saint-Michel et dans la région il propose deux options possibles. En les reliant cela me donne une boucle pertinente qui me permettra des coins plus ou moins connus pour moi ; en particulier la première partie qui va dans la Bièvre et que j'avais déjà fait la dernière fois.

Qu'est-ce que j'emporte

Bien, le projet est là, le créneau est ouvert, et la projection du trajet est présente aussi. Qu'est-ce qu'il manque ? La météo ! Je confirme vendredi soir qu'il y a des averses dans la région le samedi : avec un départ en milieu de matinée ça devrait être correct. Et bonne accalmie de fin d'après-midi jusqu'au lendemain. Cela m'offre donc une nuit certes froide (je peux tabler sur une limite basse de -5°C selon les prévisions) mais sèche. Il n'y a que le dimanche où le temps devrait tourner à la bonne pluie en milieu d'après-midi.

Sachant tout cela, je peux me lancer dans la préparation du matériel qui sera relativement simple : je prends mes affaires de randonnées prévues pour le grand froid. La seule choses que je substitue c'est le pantalon de ski par le pantalon de pluie. Pour le reste, de bas en haut, ça donne : chaussures de trails, chaussettes de ski, un pantalon de running d'hiver, le pantalon de pluie cycliste qui recouvre les chaussures, un tee-shirt manche longue en mérinos, une polaire, un imperméable de running, un tour du cou en mérinos porté en bonnet, des gants de ski, et le casque.
Ensuite en complément j'avais : une seconde paire de chaussettes, un collant en mérinos, mon pantalon en toile, un tee-shirt mérinos manche longue, un gilet doudoune, une veste doudoune à capuche, ma softshell à capuche, les gants et sur-gants pour le grand froid, deux tours du cou, un bonnet, des gants fins.
Avec tout ça, j'ai de quoi affronter des températures « qui piquent » en vélo, avec un temps humide. La première liste est pour le dynamique et celle en complément concerne plutôt le statique (lors des pauses ou la nuit) même si je peux en prendre certaines parties pour le roulage.

Et maintenant, le matériel "dur". Le vélo est équipé de 2 lampes à l'avant, 2 à l'arrière (rechargeables en USB) ; 1 porte-bagage accompagné de 3 sacoches : 2 latérales et 1 complémentaire sur le dessus (merci S. !!!) ; 1 porte-téléphone sur le guidon. Je réfléchis tout en écrivant cela et je me rends compte que finalement je n'ai rien de vraiment spécial sur mon vélo.
Côté dodo : un matelas en mousse pleine-longueur, un matelas gonflable demi-longueur, le tarp — et puis au dernier moment je décide de prendre le hamac en complément — et la bâche de sol, mes 2 sacs de couchage en duvet. La température de confort est estimée à 0°C pour l'un et 12°C pour l'autre ; le premier ayant une charge de duvet de 500g et le second à 150g. En combinant les deux, ça devrait aller pour osciller entre 0°C et -5°C. Je suis prudent car autant je sais que je peux descendre vers les 8°C (en conditions clémentes) avec celui chargé à 150g (un Camp ED150), autant celui à 500g (un Forclaz Trek 900), j'ai déjà été surpris par le froid dans des conditions qui étaient dans les 3-5°C. Et le plus léger ayant déjà pas mal servi et ayant perdu des plumes, je fais attention. C'est donc tout l'avantage du vélo qui me permet d'emporter assez pour partir l'esprit tranquille. Aussi, un essai à l'intérieur me permet de voir que l'accumulation des deux n'en compresse pas un contre l'autre — ce qui diminuerai le gonflant et donc l'isolation apportée par le duvet.

Tout ce matériel, que ce soit le vélo, le bivouac, les vêtements, est connu pour moi. Je ne prends pas trop de risque globalement. Même si la combinaison de tout ça va être une première pour moi.

La bouffe. J'ai pris ma tasse en titane et le réchaud à alcool pour la cuisine. Et en consommable j'ai de la semoule pour le soir, des céréales avec du chocolat en poudre pour faire un gros petit-déjeuner, deux pommes et une banane, un paquet de fruits secs et une tablette de chocolat. J'ai rapidement pesé l'ensemble (avec les sacs et tout), j'étais à 1300g. Si on table sur de 300cal./100g et en enlevant les emballages, on peut imaginer que j'ai emportés dans les 3000cal. : cela me semble être correct pour 24h dans des conditions froides. Ça sera peut-être un peu juste mais dans ce cas je jouerai au mental ; et puis ça compensera nombres de randos où j'ai emporté trop à manger.

Voilà, tout est réuni. J'ai testé : ça rentre dans les sacoches. J'envoie par sms à L. le projet, avec l'itinéraire et la date de retour prévue. Il est 1h du matin (oui je m'y suis pris au dernier moment pour préparer les affaires) : je me couche, je ne mets pas de réveil.
J'ouvre l'œil après la nuit, je me fais un petit-déjeuner très copieux, je m'habille, j'emporte les sacoches. Et… c'est parti !

Déroulement

Samedi 23 janvier

Les premiers coups de pédales sont toujours excitants. Des heures que je monte le projet dans ma tête. Et là ça y est, je me suis lancé.
Ma première satisfaction est sur ma bonne estimation de la température. La première pause sera pour regonfler le pneu arrière qui est malmené avec le poids supplémentaire.
Au début je prends des routes que je connais déjà. Puis je commence à emprunter des chemins un peu moins familier même si je reconnais parfois certains lieux. Au bout d'une dizaine de kilomètres, il m'arrive de poser plus régulièrement le pied à terre pour sortir mon smartphone et vérifier ma position sur la carte. Puis il m'arrive d'effectuer mes premiers demi-tours. Ça y est l'aventure commence !

Une fois que je commence à sortir des zones urbaines denses, et emprunte la vallée de la Bièvre, ça commence à être cool. J'ajuste un peu le froid en passant de mes mitaines de vélo aux gants de ski, mais tout va bien. J'ai même le droit à observer une cascade artificielle et prendre ma première pause tout en profitant d'un bon rayon de soleil. Je pense à bien m'hydrater car l'expérience m'a appris que chez moi c'est très important.

Je fais une autre pause pour manger aux alentours Satory. Puis je longe Guyancourt, ça n'est pas super joli. La grisaille s'installe et j'enfile mon pantalon de pluie (que je ne quitterai pas jusqu'au coucher…). J'emprunte un sentier boisé bien boueux à Magny-Village ; ça ne plaît pas à ma chaîne ni à mon dérailleur que j'aurais pu graisser préventivement.

J'arrive vers Chevreuse et je longe l'Yvette. Je connais cet endroit. Je commence à fatiguer, la journée est bien avancée et je décide de prendre une pause à Choisel pour remplir mes bouteilles d'eau et faire le point.

Le bivouac

Ce village me plaît : il y a une petite place (église, cimetière, mairie, …), une fontaine à eau qui fonctionne. Dommage en arrivant il y avait un lavoir (asséché) où j'aurais bien posé le hamac ; mais il est fermé à clef… À côté de la fontaine à incendie, il y a un abri-bus ; il est fermé des trois côtés, et possède un petit banc au fond. C'est parfait pour souffler un peu à l'abri du vent et de l'humidité.
En faisant un point cartographique, je décide de me diriger vers la forêt pour manger un peu et tâter le terrain : est-ce que c'est tranquille, comment est le sol, y'a-t-il des passages de voitures, serais-je dérangé dans la nuit ou au matin, est-ce humide, y'a-t-il des arbres pour le hamac. Bref, je tombe sur la fontaine Saint-Paul et je me chauffe un thé, assis sur un banc. J'en profite pour enfiler mon collant et le gilet doudoune : c'est décidé, j'arrête les efforts pour aujourd'hui.

Il y a un peu de vent, le sol est un peu humide mais des endroits feuillus sont corrects. J'hésite entre chercher à tendre mon hamac (mais je ne repère pas de paires d'arbres intéressantes), ou bien à poser mon tarp au sol en utilisant une branche pour le dresser, ou bien à utiliser mon vélo pour cette fonction (en démontant la roue avant, en le retournant sur le guidon et en accrochant la toile à la fourche). Je trouve un coin correct près de la fontaine, longé par deux murs. Mais j'hésite, il y a une rivière qui coule à côté : serais-je dérangé par le bruit ? par l'humidité ?
Finalement je reviens à mon abri-bus et je décide de me poser et d'observer aussi là. Il est 17h30, la nuit commence à tomber et entre les deux points j'ai même pas un kilomètre. Même si je dois me trouver deux arbres qui vont bien dans la forêt pour tendre le hamac, je peux chercher l'endroit idéal en m'éclairant avec mes lumières de vélo. Ça sera un peu galère mais j'ai le temps : le jour se lève à nouveau dans 14-15h ; alors même en visant une grosse nuit et en préparant mon couchage, j'ai le temps.

Finalement près de la place de ce village, même si la route passe à cinq mètres du banc (c'est le principe d'un abri-bus), la circulation commence à diminuer avec le couvre-feu. Et même si le faisceau des phares rentre partiellement dans l'abri, je pourrais m'allonger dans un coin et être discret. J'imagine cacher mon vélo tout en l'accrochant avec l'antivol sur le parking à côté, derrière des arbres. Bref, c'est décidé : je dormirai ici. Et même si je vois 3 personnes passer, je ne me fais pas remarquer et seule la cloche de l'église me fait me poser des questions pour la tranquillité de la nuit.

Je me fais à manger, je prépare mon couchage, j'arrange un peu mes affaires, je recharge mon téléphone et je me lance dans la nuit (de toutes manières, je n'ai pas grands choses d'autre à faire car mon téléphone ne capte pas le réseau, et je n'ai pas pris de livre). Finalement je n'aurais pas eu de circulation de voitures dans la nuit. Je n'ai pas été réveillé par le froid. J'ai eu froid aux pieds toute la soirée mais dans mon assemblage de couches pour le sommeil, je suis bien réchauffé. J'ai simplement été surpris dans la nuit par ce que j'ai déduit être une déneigeuse : le gros moteur, le fait d'effectuer un demi-tour au rond-point et le gyrophare bleu m'en convainc. Et vu le sel sur certaines routes au matin, cela confirme mon hypothèse.

Qu'est-ce qui me réveillera au matin ? Sacré hasard : un cycliste ! Il était certainement au téléphone car bien que seul, il parlait fort.

Dimanche 24 janvier

Bien content de ma nuit qui s'est déroulée sans être embêté. J'ouvre les yeux pour de bon, il est aux alentours de 7h (soit 9-10h de sommeil !), et sans quitter mes deux sacs de couchage, je décale le matelas en mousse sur le banc pour prendre mon petit-déjeuner. Par contre ça sera sans boisson chaude car je n'ai pas bien prévu la quantité d'alcool et je n'ai donc plus de carburant pour faire fonctionner mon réchaud…

Puis il est temps de remettre en paquetage toutes mes affaires. C'est une étape où il ne faut pas traîner car je ne dois pas me refroidir. Je décide de garder mon collant en mérinos pour démarrer la journée et je sors les gants grand-froid. Je ressors mon vélo de derrière les arbres : j'ai du givre partout, de la selle au casque en passant par la sacoche.
Niveau température je n'ai pas chaud aux pieds ; je suis obligé d'agiter les orteils et bouger les pieds à chaque tour de pédale pour y faire circuler le sang. Pareil pour les mains même si les gros gants aident un peu. Je pense que j'ai été un peu optimiste pour les chaussures : elles sont respirantes et c'est bien pour les faire sécher à chaque pause malgré le froid. Mais en roulant c'est vrai que ce n'est pas l'idéal.

La veille j'ai parcouru environ 40-45km sur un total de 120 envisagés. L'avantage de ma boucle et de mon endroit de bivouac est que je peux facilement couper pour récupérer la seconde partie. Et cela a été une bonne option car en reprenant le vélo, une douleur dans mon poignet droit (plus exactement au niveau du métacarpe de l'index) me confirme l'intérêt d'écourter la distance. Il faut ménager la machine !

J'oblique donc vers l'est en direction de Limours. Cela me permet de parcourir un beau plateau (après une sacrée montée pour démarrer la journée !) où le soleil se lève sur une étendue givrée. C'est dans ces moments où l'on comprend pourquoi on peut aimer la « folie » d'aller dormir dehors avec de telles températures ! En passant la ville je récupère une voie verte (et la Véloscénie) et je suis content de remarquer que je longe la voie d'essai de l'aérotrain (j'ai d'ailleurs cru comprendre plus tard que c'était le prototype de voie d'essai ; cette dernière étant plus longue et plus au sud de ma position). Je commence à croiser des gens. On est dimanche matin, il fait beau ; malgré le froid les gens sortent.
Je quitte la ligne droite pour m'approcher des Ulis et découvrir que je me dirige vers le viaduc des Fauvettes. Cela sera mon second lieu de petit-déjeuner. Le soleil danse avec les nuages ; je me trouve un coin où poser mon tapis de sol en mousse et je verse de l'eau avec des glaçons dans mes céréales (oui : il fait froid !). Je crois que j'amuse les gens ; il y a beaucoup de passages. Certains se baladent, d'autres installent un atelier de rappel, des coureurs se retrouvent pour une course d'orientation. Ce moment de sociabilité me fait vraiment plaisir. Cela fait des mois que je n'ai pas rencontré autant de monde s'adonner à un loisir de plein air. L'ambiance est détendue, on se dit bonjour, certains me souhaitent un bon appétit. Et un coureur vient discuter avec moi pour parler de mon vélo.
Ce moment est vraiment génial !
J'en profite pour envoyer un sms à L. qui est ma veilleuse de la sortie.
Je suis content d'avoir décidé de prendre une pause à cet endroit.

Je reprends la route vers le nord. Et là je commence à m'enfoncer dans des zones urbaines qui m'incite simplement à ne pas m'arrêter : Les Ulis, Orsay, Villebon-sur-Yvette, Palaiseau. Je suis à nouveau confronté aux voitures, on doit se partager la route. Et c'est toujours les plus gros les plus forts. Je garde mon calme quand une voiture qui a grillé un feu orange tirant sur le rouge me klaxonne alors que je suis en train de quitter l'intersection… ceci alors que j'avais un cédez-le-passage cycliste, un va-tout-droit M12b qui m'autorisait à passer.
Je ne ferai plus de pause jusqu'à l'arrivée sauf pour aller jeter un œil au parc Georges Brassens de Massy. Ce parc m'intriguais car il n'est pas loin de la piscine que je fréquente (fréquentais…), je le voyais sur les cartes et il semblait attractif. Et finalement ce n'est qu'un parc urbain où les zones goudronnées côtoient des carrés de pelouses stériles bordés par trois arbres et demi.

Je repasse la porte de chez moi aux alentours de midi.

Retour

Il fait 17°C à l'intérieur chez moi, et pourtant j'ai l'impression d'avoir trop chaud. Un bon bain brûlant commence à me remettre d'aplomb ainsi que de manger et boire bien chaud. La réparation du corps est importante. J'en profite pour lancer le nettoyage des affaires. En réalité, j'entame au plus tôt la phase qui me permet de préparer la prochaine sortie. Quel amusement de voir la neige tomber dehors alors que cela ne fait même pas une heure que je suis rentré ! Le créneau météo aura été exploité de manière optimale. Comme les flocons qui tombent sont gros et secs, cette intempérie ne m'aurait pas tellement dérangé ; et même certainement amusé.

Une fois ces premières actions du retour effectuées, je peux commencer à souffler et émettre un bilan du matériel. Déjà au niveau nourriture, je suis revenu avec un peu de fruits secs, 1 pomme et un peu de chocolat : l'estimation a été bonne. Niveau vêtement, globalement j'ai visé juste, sauf pour les chaussures. Question bivouac, rien à redire ; enfin si : je suis prêt pour des nuits (clémentes !) qui tourne autour de -5°C. J'ai repoussé encore un peu les limites de mon équipement actuel et je le maîtrise encore un peu plus. C'est prometteur pour les prochaines aventures !

Côté vélo, le seul bémol porte sur cette douleur au poignet. En changeant de positions régulièrement sur le guidon, j'ai réussi à ne pas empirer la situation. Mais cela reste un point sur lequel je dois être vigilant.
Concernant l'adéquation bonhomme-destrier, je reste par contre toujours aussi surpris de ne pas avoir mal au cul. Ok : à la fin, un petit peu. Mais sachant que j'ai une selle d'origine et que je ne porte aucun sous-vêtement renforcé ou quelconquement adapté à la pratique cycliste, je me dis que je suis bien adapté à ce vélo, à son cadre et à son réglage de selle et pédalier.
Un autre point concerne l'orientation avec le smartphone. Je le conservais dans la poche pour le protéger un peu du froid et en 6-7h d'utilisation le samedi, je n'ai perdu que la moitié de ma batterie alors qu'il enregistrait ma position en continue. Mon powerbank m'a permis de remonter très rapidement ce niveau (20/30% en 1h ?). Je peux donc imaginer durer plusieurs jours d'autonomie électrique.

Quelques jours après le retour, j'en profite pour nettoyer mon vélo et procéder à quelques ajustage sur l'alignement des poignées ergonomiques. J'en ai profité aussi pour fixer un porte-bidon au cadre car ma bouteille dos a bien sauté d'une sacoche à l'arrivée sur un dos d'âne en pleine descente (encore merci les voitures qui roulent trop vite et qui obligent les municipalités à aménager une dégradation des conditions de roulage l'ensemble des usagers afin de permettre un ralentissement global (et oui, je penses aussi aux feux de circulation)).

En conclusion, je suis très content de cette « micro-aventure ». Mon esprit s’affûte sur ce genre d'escapade et j'ai ainsi pu marquer le coup pour démarrer 2021 sous une bonne étoile.

2020 : Mon bilan de l'année

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Ça y est, on a basculé encore dans une nouvelle journée, ouvrant un nouveau mois et particulièrement une nouvelle année. Cela clôt 2020 qui a été particulièrement marqué par le coronavirus qui a envahit autant notre air, nos poumons mais aussi les médias, les discussions et nos habitudes.
Cela a été « bizarre », « spécial », … ; les qualificatifs sont nombreux. Mais il ne faut pas oublier tous les moments agréables qui ont ponctués l'année à côté de tout ce bazar. Alors je vais essayer de tracer ici ce qui m'a amené à passer véritablement une belle année vingt-vingt ; et qui me donnera envie de passer un 20-21 encore plus extra !

  • Janvier avec D. : Une sortie vélo boueuse dans le Vexin normand ; cela aura donné le ton pour l'année qui s'en est suivie.
  • Février à Bruxelles : L'atteinte des 33m en apnée au fond de la fosse de Nemo ! En toute tranquillité.
  • Mars avec L. : La dégustation d'huîtres près du Bassin d'Arcachon et une balade sur la digue.
  • Mars avec E. : Balade à Namur en terminant dans un parc avec un soleil frais de fin d'hiver.
  • Mars avec B. : Session de ski de rando. Le plaisir de grimper, de se poser le cul dans la neige et manger saucisson, fromage et une lichette d'alcool. Et puis le partage de ce moment avec un inconnu.
  • Printemps : Des petit-déjeuners au soleil, des lectures allongés dans l'herbe, des pérégrinations locales à Rungis.
  • Mai : une rando de dé-confinement en Gâtinais.
  • Mai avec N. : bis en Hurepoix, au rythme du soleil.
  • Juin avec B. : rando à Crozon avec une découverte d'un paysage d'un autre monde. Et puis une baignade inopinée qui laissera des souvenirs fous.
  • Juin avec D. : Offre de découverte de la rando-bivouac dans la vallée de l'Epte. C'était cool avec un démarrage dans la ville marquée par l'artiste Monet à Giverny.
  • Juin avec N. : Le plaisir d'aller au Tréport et son funiculaire, prendre un train à vapeur, faire le tour de la Baie de Somme à vélo. Belle découverte (malgré la rupture qui s'en est suivi).
  • Juillet avec B., G., M. : La joie de se revoir, le temps d'un apéro sur la plage, d'un barbecue bien fourni avec la pêche du jour en Côtes d'Armor.
  • Juillet avec A., A. D., C., E., G., M., S., S., V. : Un sympathique moment isolé au Fort Lévy avec l'occasion d'aller plonger.
  • Eté : Des sorties au billard, un rendez-vous plaisant dans un bar, des apéros en extérieur.
  • Septembre avec A., A., B., M., R. : 7 jours en voilier sur la côte Bretonne, la surprise des dauphins, la navigation isolée, la déconnexion totale avec le monde (tant sur le plan matériel qu'émotionnel — qui comprendra ce que l'on a vécu ?), pêche d'oursin, le paddle au Glénan pour aller boire un café, …
  • Octobre avec D. et L. : Résidence musicale près de La Rochelle, une expérience créatrice et artistique qui a fait un sacré bien ! Aussi une baignade dans la piscine non-chauffée et la découverte de la ville et son port.
  • Automne : Des pérégrinations locales à Cherbourg, des balades poussées, le confort de la ville et de la colocation et puis des moments de partages numériques pour le jeu ou la discussion.
  • Depuis mai : apprentissage du ukulélé et puis une mélomanie encore un peu plus poussée.

Une liste de courses pour la randonnée

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Juste avant le départ pour notre randonnée début juin sur la presqu'île de Crozon, avec B. nous avons fait quelques courses (au supermarché de Morgat). Nous sommes partis 2 jours + 2 nuits (au final on abrégera d'une nuit). Nous savions qu'à l'arrivée nous pourrions nous ravitailler à nouveau, donc pas d'inquiétude pour terminer à vide. Aussi nous avions des réchauds légers et un risque d'avoir assez peu d'eau — du moins de devoir l'économiser le premier jour ; donc pas moyen de faire de la grande cuisine mais possibilité de manger chaud selon l'occasion. Enfin nous prévoyions un temps possiblement mitigé (averses potentielles) mais pas très froid pour autant (12°C la nuit, 25+ la journée).

Nous avions donc besoin de 2 dîners, 2 jours de snacks et de 2 petit-déjeuners dont le second pouvait être léger voire inexistant car on terminerait dans le secteur d'une boulangerie.

Voici donc nos achats que j'ai transcrit à partir du ticket de caisse.

Liste

Snack

  • Chocolat noir (une tablette) : 250g
  • Snickers (6 barres) : 300g
  • Saucisson sec : 320g
  • Comté (une part) : 250g

Petit-déj

  • Crêpes fraîches (paquet de 6) : 300g
  • Chocolat noir (une tablette) : 250g

Dîner

  • Chips (un paquet) : 150g
  • Polenta (un sachet) : 250g
  • Parmesan râpé (un sachet) : 60g
  • Saucisse sèche : 300g
  • Parmesan (une part) : 200g

De mémoire, il me semble qu'il faut rajouter un paquet de graines et fruits séchés (200g ?) ainsi qu'une barquette de figue (200g ?) que j'avais avant. On a pris aussi 4 sachets de thé (pas utilisé) ainsi qu'un fond d'huile.

Résultat

Alors ça donne quoi ? On avait donc à peu près 3kg de nourritures, soit environ 750g par jour et par personne. En estimant grossièrement à 450kcal pour 100g ce qui donne dans les 3300kcal quotidiennes par bonhomme.

Finalement, comme je le disais en introduction, on a écourté d'une nuit. Et nous avons fait ce choix dans l'après-midi du deuxième jour, après avoir pique-niqué. Ce qui donne que l'on a poussé pas mal tout la seconde partie de la journée en sachant que l'on dévorerait l'intégralité de nos vivres à l'arrivée.

Ainsi globalement je trouve que l'on a bien mangé. À part le petit-déj qui était un peu léger, je n'ai pas eu faim.
Nous avions la même façon de se nourrir, nous avions les mêmes habitudes ; sauf… pour le matin. J'aime bien manger copieusement le matin histoire de mettre une bonne réserve de carburant dans l'estomac ; c'est tout l'inverse de B. et j'ai donc dû compenser en snackant davantage sur la première partie de la journée, surtout qu'il a plu en permanence…
Aussi, le parmesan râpé n'était pas suffisant : heureusement que nous avions un morceau à côté.

À propos de recette, le week-end suivant où j'ai randonné avec D., j'avais mélangé polenta+épices+huile+parmesan direcement dans le sachet de parmesan. C'était plus pratique à transporter et à l'avenir pour des randonnées je me ferai probablement aussi ce genre de mélange en avance.

Les différents usages de mes bâtons en randonnée

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Après avoir vu les multiples façons d'utiliser mon foulard lors d'un voyage, qu'en est-il de mes bâtons lorsque je suis en randonnée ?
Disclaimer : j'ai choisi d'avoir des bâtons en randonnée, pour de multiples raisons dont la liste ci-dessous en sont des motivations ; mais il est parfaitement possible de randonner sans bâtons, car malgré tout ils présentent certains inconvénients (poids, encombrements, impression de menace, emport en avion, prix, bruit, …) mais je ne vais pas les détailler ici.

  1. Appui lors de la marche pour :
    1. Soulager les articulations dans les descentes en évitant le choc
    2. Aider les muscles le reste du temps afin de :
      1. Aller plus loin
      2. ou être moins fatigué
      3. ou marcher plus vite
    3. Améliorer sa posture :
      1. Avoir un meilleur appui, être plus équilibré et moins risquer de glisser (risque de se tordre la cheville ou chuter) — avoir constamment une « troisième jambe » (et non pas qu'une la moitié du temps lors de la marche bipède) est bien pour cela
      2. Se tenir davantage droit, ce qui évite les douleurs de dos et reporte le poids du sac davantage sur les jambes
      3. Fournir une régularité du geste des bras pour cadencer le pas (impression de métronome)
  2. Montage du tarp, dans ce cas des réglables sont plus polyvalents
  3. Se prémunir des dangers de l'environnement :
    1. Végétaux / non-animés :
      1. Écarter les herbes hautes où se trouvent les tiques
      2. Pousser les orties ou les ronces
      3. Sonder une flaque d'eau, une rivière
    2. Animaux / animés :
      1. Repousser un chien ou un autre animal errant
      2. Taper au sol pour éloigner les serpents et rampants
      3. Se donner plus de largeur lorsque l'on marche au bord de la route et inciter les automobilistes à respecter la distance latérale de dépassement de 1,5m — ce qui est trop rarement le cas :-( !!!
  4. Pointer plus précisément un objet dans le panorama

Une autre lecture sur Randonner Malin qui en général synthétise bien les sujets (mais un site monnayé…). Aussi un article sur Cam Dewoods qui regroupe les même idées mais un peu sous une autre forme.

[Rando à Crozon] - Qu'est-ce que j'emporte dans mon sac ?

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Demain matin je pars en rando sur la presqu'île de Crozon, dans le Finistère (c'est vers Brest, en Bretagne :-) ). J'ai passé 1h à préparer mon sac cet après-midi et j'aimerais en profiter pour illustrer un peu son contenu. J'avais déjà fait ça pour mon départ au Canada il y a plus de 3 ans et aussi avant le tour du monde. Là, le contexte est un peu différent : je vais vraiment tout porter sur le dos donc le choix doit être plus… précis dira-t-on. 

Lire la suite de [Rando à Crozon] - Qu'est-ce que j'emporte dans mon sac ?

[Rando en Ardèche] - Bilan et perspectives

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Aujourd'hui, jour d'écrire de cet ultime article, cela représente exactement une semaine que je suis rentré.

À la base je voulais en 2019 effectuer une randonnée « sérieuse » tel que le GR20 en Corse. Finalement le besoin d'isolement, la volonté de ne pas emprunter l'avion et l'intérêt pour une région qui m'est inconnue m'ont amené en Ardèche.
Et tant mieux car j'ai énormément apprécié cette région. Particulièrement la diversité des paysages étaient innattendue pour moi et a consitué un fort intérêt.

Pour la toute fin de la randonnée, voici deux éléments que je n'ai pas précisé dans mon récit.
Tout d'abord, comme annoncé, j'ai terminé à Antraigues-sur-Volane dans une auberge. J'ai pris la demi-pension et j'ai pu prendre du plaisir à table, tant le soir que le matin. J'ai été très bien reçu et cela a été salvateur après ces quelques jours en pleine nature.
Enfin, je me suis mis un défi final qui collait bien avec l'esprit d'aventure et la volonté de continuer à vivre les évènements tels qu'ils arrivent : je suis remonté de Antraigues à la région parisienne en auto-stop ! Cela n'a pas été une mince affaire mais malgré l'attente j'ai passé de très bons moments. J'ai au total pris 8 lifts, pour des distances qui oscillaient entre 3km et 350km…

Je ne sais pas si j'irais à nouveau en Ardèche même si c'est une région que j'invite à découvrir !
Par contre, aucun doute sur le fait que je vais continuer sur cette lancée avec d'autres randonnées. C'est une activité qui me plaît, que je trouve facile d'accès et qui apporte vraiment de très bons moments. Alors pourquoi pas continuer : bientôt, plus longtemps ou au contraire plus brièvement, et avec des paysages encore + différents (altitude, mer, hivernal, …)


Enfin, il y a encore des éléments à paufiner sur le matériel mais cela va venir.
Au vu de mes notes voici brièvement ce que j'aurais changé :

  • Utiliser un matelas long en mousse plutôt qu'un raccourci autogonflant.
    J'aurais eu moins froid aux jambes et moins de crainte pour le poser sur des endroits avec des épines.
  • Ne pas emporter le hamac.
    Il est très sympa lorsque l'on est sûr d'évoluer en forêt ; mais là ce n'était absolument pas utilisable.
  • Remplacer le coupe ongle par une lime à ongle en carton.
    Je ne peux pas m'en passer mais c'est clairement un objet lourd qui s'interchange facilement. Reste à trouver le nouvel objet…
  • Dans le même périmètre, je ne penses pas que l'huile d'argan est indispensable sur une si faible durée. De même, le savon n'est  pas nécessaire en si grande quantité.
  • La bousolle : useless.
    Comment j'ai pu imaginer qu'elle servirait vraiment alors que j'avais mon téléphone ? Au moins je suis content de ne pas avoir emporté celle en métal qui permet d'effectuer des visées (sans altimètre, intérêt faible).
  • Ne pas prendre de lunettes de soleil.
    Évoluant en permanence avec ma casquette, je n'en ai jamais eu besoin ; même si je les ai portées au début mais c'était clairement dispensable.
  • Mieux réfléchir à l'intérêt du short.
    Clairement au vu des températures, je n'ai eu aucune occasion de le porter.
  • Quant au panneau solaire à la place de la carte, c'est à étudier au cas par cas.
    De même pour l'emport de lentille en nourriture ; ça peut rester intéressant dans certains cas.
    Enfin je dois améliorer mon quart qui m'a servi à faire chauffer de l'eau pour y adjoindre un petit couvercle DIY.

Enfin quelques chiffres pour ce bilan

  • 80km de marche ? peut-être 100km ?
    Je ne sais pas précisément. (Mais est-ce si important ?)
  • 5 jours de marche ainsi répartis :
    1. 12h-19h
    2. 8h-17h
    3. 8h15-17h15
    4. 8h45-16h
    5. 8h30-14h
  • 6h pour retranscrire les 30'55" d'enregistrement vocal, ce qui constitue 4650 mots. Et bien 2-3h pour remanier le texte et écrire les articles connexes dont celui-ci par exemple.

[Rando en Ardèche] - Jour 5 : samedi 03 mai

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09:41

Bon, on est samedi matin, il est 9h40 et je viens seulement d'enlever la doudoune, ça faisait bien 12h que je l'avais en permanence. La nuit a été assez terrible, beaucoup de froid ; ça sans surprise. Enfin ce qui a été surprenant c'était que j'étais complètement habillé : collants, chaussettes, enfin double paire de chaussettes, le pantalon, le tee-shirt long, la polaire, la doudoune, le coupe-vent, le bonnet, les gants. Évidemment le matelas et puis le sac de couchage et même comme ça je n'arrivais pas à avoir chaud en début de nuit. Donc à 3h30 ça a été encore plus dur.
À 3h30… donc je me suis réveillé une fois à minuit, une fois à 3h30 et là j'avais en plus faim donc très dur mais finalement en me repliant là en chien du fusil j'ai réussi à tenir le coup et j'ai réussi à dormir quasiment jusqu'à 8h. Donc c'est plutôt bon signe. La nuit a quand même été réparatrice mais au niveau froid c'était très dur et je penses que j'ai très bien posé le tarp parce qu'au moment où je l'ai posé, je penses que c'est le moment où j'avais eu le moins de vent de toute la nuit. Et c'est au petit matin où il y avait vraiment des rafales très très fortes et dans la nuit aussi. Et bien que le tarp se gonflait et dégonflait, enfin plutôt le vent appuyait dessus et ensuite il se gonflait. Malgré ça je n'avais pas particulièrement de vent à l'intérieur, donc il était plutôt bien tendu, plutôt bien placé, bien orienté. J'ai mis la tête vers le coin fermé ; je pense que ça ça a aidé aussi. Donc ce qui fait que je n'ai pas eu à combattre le vent ; j'ai eu à combattre juste le froid. Donc c'est plutôt pas mal mais la nuit était assez terrible. Juste ils annoncent pour la prochaine nuit qu'il devrait y avoir des chutes de neige. Bah clairement je vais à Antraigues sur Volane et je vais essayer de choper une chambre pour la nuit et partir demain. Parce que je ne re-fais pas une nuit dehors comme ça ; là je suis arrivé à la limite de mon équipement.

11:24

Décidément la géologie de la région est vraiment impressionnante, je me retrouve devant une formation d'orgues basaltiques mais complètement allongée, horizontale, couchée au sol, ça fait bien 10 mètres de long. 10 mètres de haut à la base. Surtout que là les formes sont vraiment bien hexagonales. Ça se reconnaît bien.

13:36

Probablement la dernière petite soupe de nouilles asiatiques préparée sur cette rando, dernier petit repas chaud. Assez symbolique.
On est pas mal descendu d'altitude depuis ce matin entre 1300m à Champ de Mars et puis là je dois à 3 ou 4-500 mètres. Beaucoup plus de végétation, beaucoup plus de petites plantes, d'orties, des fleurs, des ronces.
Il me reste 3km jusqu'à Antraigues. Ça voudra dire la fin de la rando ; et je suis très content. J'ai vu pleins de belles choses et quand je regarde ma carte, je suis assez fier de moi.

13:40

Et dans la suite du bilan matériel, alors j'ai oublié de mentionner ce matin que le matelas court, c'est pas forcément une bonne idée dans des conditions fraîches comme ça. Il vaut mieux un matelas long, quitte à ce qu'il soit un peu moins épais. Et puis surtout il faut vraiment que je me fabrique un couvercle, probablement en liège pour ma petite popote Decathlon là, le quart, le quart aluminium. À mon avis ça permettra de faire bouillir l'eau beaucoup plus facilement.

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