[Lat 48:26] - Ma première cascade de glace

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J'ai découvert l'escalade il y a longtemps, il y a plus de 15 ans. Et il y a une discipline parallèle qui m'avait toujours surpris, interrogé et/ou fasciné : la cascade de glace.

Le fonctionnement est le même mais au lieu de la roche (en extérieur) ou la résine (en intérieur), le support pour l'ascenscion est la glace. Pour parvenir au sommet on s'aide donc de piolets que l'on tient en main et de crampons qui sont fixés aux pieds.

Petit récit de cette découverte réussie au Canada avec T. !

Préparation

Pour cette première, il faisait assez chaud, c'est à dire que cela tournait autour de 0°C, ciel gris et peu de vent. Donc pas besoin d'enfiler 36 épaisseurs.
Il nous a fallu récupérer des chaussures pour la cascade de glace à un ami de T. Pile poil à ma taille.

Hop, on s'équipe correctement (vêtement et matériel d'escalade) et on part sur le site du "Cap Saint François". Petite marche d'approche (assez périlleuse car y'avait un passage de environ 1m de glace et avec une seule paire de crampons pour deux, j'ai dû descendre délicatement) de 5-10 minutes.
2-3 explications sur les techniques de bases (monter 1 main puis monter les 2 pieds, et recommencer), et c'est parti : j'assure T. et ensuite c'est à mon tour de décoller et découvrir les joies d'aller frapper les piolets et les crampons dans la glace.

Mon ascension

Pas de chance, la voie où l'on avait placé la corde était assez proche d'une coulée d'eau et comme la température n'était pas très négative, on se prenait pas mal d'eau sur la gueule. Le problème c'est que j'avais juste des gants fins (en coton) qui prenait trop facilement l'eau. Donc au bout de 10 minutes à galérer pour progresser, je ne sentais vraiment plus du tout mes doigts. Obligé d'abréger la montée.

Au début, c'est assez déroutant. C'est carrément bizarre d'aller taper dans la glace avec ses pieds. Que ce soit avec les piolets ou les crampons, il ne faut pas taper fort dans la glace pour que ça marche ; il faut seulement taper bien.
Et puis bon, c'est assez fatiguant aussi car on est suspendu aux mains, il faut vraiment pousser sur les pieds tout en les maintenant à l'horizontal donc ça fait beaucoup marcher les molets.

Un peu plus tard j'ai pu tenter une nouvelle ascension et là c'était beaucoup plus plaisant. J'avais pris les gants fins de T., donc je gardais des sensations au niveau des doigts et j'avais passé la phase de compréhension du système. J'ai donc pu me concentrer sur le fait de grimper vraiment.
Et donc c'était vraiment sympa. Je ne suis pas arrivé jusqu'en haut car je ne suis pas en super condition physique et je fatiguais mais j'ai dû progresser sur une bonne vingtaine de mètre. C'était cool !

Qu'est-ce que j'en pense ?

Franchement, pendant un certain moment je me suis dit "mais qu'est-ce que je fous ici". Mais en réalité durant ma deuxième ascension je commençais à avoir sacrément un bon feeling. J'avais des sensations connues telle que : gérer les repos, délayer les bras, pousser sur les pieds et ne pas tirer sur les bras.
Et puis surtout j'avais le plaisir de l'ascension, atteindre un sommet.

J'ai trouvé ça complet par rapport à l'escalade sur rocher car finalement on outrepasse le support (rocher, glace, résine, ...) pour se concentrer sur la structure : la verticalité. Cela fait revenir à l'essence de l'escalade : ce besoin humain de gravir un sommet, de se défier face à la nature et de repousser ses limites pour atteindre ses objectifs.

#1  - Alphonse a dit :

Je relis ça et ça me rappelle de bons souvenirs... A refaire!... ;-)

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