Lors de notre périple, nous avons décidé, plutôt que d'aller à Alice Springs, de découvrir l'« outback » en empruntant la route entre Adélaïde et Brisbane. Pas celle qui longe la côte mais celle vraiment dans les terres. C'est +/- un désert au sens où l'on peut ne rien rencontrer durant 100km, je veux dire que c'est parfois la distance qui sépare 2 villes de 200 habitants et surtout il faut porter attention à ses consommables.
Ainsi, ayant un réservoir permettant une autonomie que de 250/300km, il nous fallait parfois calculer où effectuer un plein d'essence. Alors, lorsque nous avons quitté la ville de Lightning Ridge en direction de Walgett, j'ai pris la décision de ne pas m'y arrêter. On aurait pu remplir notre réservoir d'essence pour être sûr mais je savais qu'il y avait une station essence dans la ville suivante, Burren Junction à 70km de là, qui nous permettait de rester dans notre autonomie de carburant. Sauf que dans cette ville, la station essence était fermé depuis des années et le seul carburant distribué était du diesel via un container. Après s'être renseigné auprès des locaux, nous avons compris que le seul sans-plomb qu'il nous était possible de trouver normalement était à 80km de là dans la ville de Wee Waa. Cela portait notre autonomie avec un plein d'essence à 330km, chose que nous n'avions jamais faite avec ce véhicule.
Pas le choix, on en prend la direction, en roulant à 70kph sur des routes limitées à 110kph (mais où les gens roulent à 120/130kph) afin de réduire au mieux la consommation. Finalement nous arrivons à la station essence. Enfin non, la première est fermée. On s'arrête à la suivante. Fermée aussi. Je me rappelle au cours de la conversation avec la personne à la ville précédente que la station se trouverait « à la sortie de la ville, sur la droite ». On traverse donc la ville et ô miracle ladite station essence, ouverte !
Finalement ce n'est pas là que nous tomberons en panne d'essence !

Nous continuons donc notre route en direction de Narrabri. Grâce à WikiCamps, j'y ai trouvé une petit aire de bivouac le long d'une rivière. Je fais fi des commentaires indiquant qu'il y a pas mal de déchets et nous nous y dirigeons. Sur place, on constate sans surprise que le site est situé le long de la route. Nous scrutons avec nos phares dans la nuit le coin pour essayer de repérer une bonne place : à l'écart, si possible loin de la route, à niveau pour ne pas dormir en pente.
Après avoir vu le coin à gauche un peu bouché (détritus et chemin vers la rivière), je me dirige à la lumière des phares vers la droite du site. Sauf que des ornières et des cassis dans le chemin me refreinent. Demi-tour, je retourne vers l'entrée ; j'évite les ornières par lesquelles je suis venus et je tombe… sur de la boue ! mais un peu trop et je m'y enfonce ! et je m'y enfonce un peu trop au point que la roue motrice gauche patine et le van ne veut plus avancer.
Oui, nous sommes dimanche soir, la nuit est là et le van est coincé dans la boue à 10km de la ville la plus proche dans une aire de repos complètement à l'écart.
Après les multiples essais (marche arrière, marche avant, volant à gauche, puis à droite) on comprend que l'on est vraiment coincé. Je décide en premier de s'habiller plus chaudement ; la température doit être de 5°C et je suis toujours en chemisette et tongs… On enfile alors un pantalon, une polaire, un bonnet et des chaussures pour tirer la situation au clair. À ce moment là, une voiture (un 4×4) sort du chemin où je pensais m'engouffrer au départ ; je lui fais des signes et le conducteur, en sort. Après quelques échanges, il fouille dans son coffre, impossible de trouver une corde ou autre. Finalement on s'y met à quatre pour pousser la voiture et on la dégage avec une facilité déconcertante.

Encore une fois, en gérant la situation tranquillement, les emmerdes ne sont jamais un problème :-)