La force de OpenStreetMap

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J'ai déjà dû vous fatiguer avec OpenStreetMap mais un bref rappel n'est pas inutile. C'est quoi ? Tout simplement un projet de cartographie identique à GoogleMaps mais plus ancien que lui et libre ; cela signifie quoi ? tout simplement, son accès est gratuit, disponible pour tout le monde et surtout aucune clause commercial ne vient contraindre son usage. Oui : il est interdit de publier une capture d'écran de gMaps tandis que OSM (son petit nom raccourci) vous le permet et surtout vous avez même le droit de vendre ces cartes...

Bref, cela fait 8 ans que j'ai découvert ce magnifique projet. Je l'utilise sérieusement quasi-quotidiennement depuis ma découverte de l'application Android OsmAnd il y a peut-être 5-6 ans. Au cours de mon usage, j'ai pu confronter cette bases d'informations avec gMaps ou l'IGN. Et il en ressorti que OSM n'avait rien à leur envier et parfois procure une information plus fournie et plus détaillée.


J'ai donc décidé de miser sur OsmAnd pour tout le voyage. J'ai téléchargé la carte des pays dont j'avais besoin (gratuitement). Cela signifie que j'ai les routes, les lieux d'intérêts (« POI » dans le jargon), la possibilité de lancer un itinéraire de navigation, évidemment l'usage est hors-ligne et pour les randos j'ai l'ombrage du relief et les courbes de niveau ainsi que le texte de tous les articles Wikipédia qui sont géolocalisés (et y'en a un paquet!!!). Bref, de l'utile et pratique.

Bon et maintenant ça donne quoi ?

  • Au Sri-Lanka, je n'ai jamais été pris en défaut. Bien sûr, les petits magasins de bois au bord de la route où l'on achète une bouteille d'eau ne sont pas indiqués mais par exemple tous les hôtels étaient présents, toutes les routes empruntées également ; et j'ai même bluffé notre guide-chauffeur à un moment car je lui ai demandé d'effectuer un détour sur la route pour aller à un point de vue intéressant. Il était surpris qu'il puisse y avoir quelque chose et pourtant au bout d'1km de marche nous sommes arrivé à Eagle Rock où le panorama était splendide !
  • Cambodge, globalement même topo. Un peu moins fourni : il manquait les chemins au milieu des rizières, un escalier d'accès à un temple et parfois des distributeurs automatiques n'étaient pas indiqués. Mais avec un peu d'intuition dans ces moments pour se détacher du téléphone et regarder autour de soi, aucun soucis.
  • Le Japon... Bon, là j'ai eu un problème : tout était indiqué en idéogramme. Quand je cherchais le nom d'un lieu en caractère latin, la recherche me donnait une réponse en caractères japonais. Bon, j'ai réussi à m'en sortir accompagné d'une carte papier (qui de manière générale me semble indispensable) mais cela me prenait parfois un peu de temps.
    Mais après avoir quitté ce pays, je me suis rendu compte que j'avais indiqué dans les options d'afficher les lieux dans la langue du pays. Or on peut choisir la langue dans laquelle l'afficher et lorsque la transcription n'est pas disponible, une conversion automatique est effectuée. Bref, un peu déçu d'avoir découvert ça si tard car j'aurais pu avoir ma carte en anglais ; du moins au Japon je n'ai pas été pris en défaut non plus.
    D'ailleurs OsmAnd m'a beaucoup aidé le premier jour quand j'ai cherché un distributeur de billets : une première personne m'indique où aller ; je ne trouve rien. Je demande à quelqu'un dans la rue ; impossible de se comprendre car ne parlant pas la même langue. J'en finis par faire confiance à mon téléphone : hop je marche 600m vers l'ATM affiché sur mon smartphone et en effet il est là et sur la route je n'en ai pas trouvé d'autre. Expérience réussie.
  • Kuala-Lumpur+Indonésie : pour l'instant j'ai trouvé tout ce que je cherchais et j'avais même parfois des chemins bien précis dont la qualité du tracé ma surpris.


Pour conclure, je continue à avoir une grande confiance dans cette base de données gratuite et libre. Cela ne m'empêche pas d'y apporter des corrections ou des améliorations mais je sais que cela permet simplement d'enrichir ce qui est déjà de grande qualité.
Pour information, vous aussi vous pouvez contribuer à la base (ou ) ; et même sans créer de compte en indiquant anonymement des erreurs que vous relevez.


Édition du 2017-04-06 : Finalement je trouve qu'il manque pas mal d'informations dans le sud-est de la Malaisie (du moins dans la péninsule/région ouest — je ne sais pas ce qu'il en est pour Bornéo), en particulier à Mersing. L'île de Tioman est correcte mais j'y ai effectué pas mal d'ajouts et corrections.

Édition du 2017-05-15 : Après 3 semaines à avoir parcouru la Tasmanie, je dois dire que mon avis est mitigé pour cette région. Il n'y a pas de « zone blanche » mais parfois des manques assez importants dans des choses basiques telles que station essence, ATM ou supermarché. Les lieux touristiques sont parfois mal couverts. Je n'ai pas eu de problème majeur mais encore une fois, il faut savoir lever le nez de son smartphone ou demander conseil autour de soir.

Édition du 2017-06-19 : Bon, je viens d'explorer un bon bout de l'Australie ; avec 6000km en van, j'ai beaucoup utilisé ma carte. Et je dois dire qu'il y a vraiment des zones où il manque beaucoup d'infos. J'ai essayé d'en ajouter un max (j'ai dû éditer un truc comme pas loin de 500 POI) mais cela ne compense pas certaines faiblesses ; comme par exemple la présence d'une station essence désuète qui a failli me coûter une panne d'essence. Par contre, les routes sont parfaitement bien définies (à un niveau parfois surprenant sur certains carrefours) — ainsi avec l'utilisation de l'application WikiCamps j'ai pu m'en sortir pas trop mal.
Enfin, dans les grandes villes, c'est tout l'inverse : on trouve beaucoup beaucoup beaucoup d'informations. Par exemple à Brisbane, les articles Wikipedia géo-référencés sont incroyablement nombreux et je peux trouver les points d'eau potable, les bancs, c'est assez contrastant. Mais finalement pas si surprenant si on se dit que la qualité de définition d'une région dépend du nombre de contributeurs et donc de personnes qui y vivent/passent.

Classé dans : Réflexion - Rédigé par Pierrot

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