Fraîche escapade sud-francilienne à vélo pour démarrer l'année

Rédigé par Pierrot - -

Vous avez été des centaines. Non. Des milliers. OK, vous avez été deux et demi à me demander comment ça s'est passé alors je me lance dans ce récit.
Bon, par où commencer le récit de cette sortie vélo ? Et bien, disons par le début : en trois actes pour la préparation, le déroulement puis le retour (et la projection vers la prochaine sortie).

Préparation

Le projet

Est-ce utile de rappeler le contexte covidien ? Je pense que cela a un impact sur deux aspects : le besoin de prendre l'air et puis celui de se dépenser en faisant du sport. Alors que je suis à Rungis, il est assez naturel de me tourner vers le vélo. J'ai déjà fait une escapade à Fontainebleau en décembre (ou début janvier ?) pour ma n-ième boucle aux 25 bosses ; alors j'aurais pu renouveler l'expérience mais la logistique voiture m'embête un peu quand il est question de profiter de la nature. Et je confirme cette idée à la suite des 2 bouts de GR1 avec N. à la même période où j'avais l'impression de passer plus de temps dans la voiture que dans la nature.
Aussi, même si c'est lié avec le point précédent, il y a l'aspect écologique : pourquoi se déplacer en voiture pour aller mettre un pied dans la verdure… Enfin le fait que j'ai 2 jours pleins de disponibles me pousse à tenter le bivouac.

Bivouac, c'est bien… mais il faut porter le matériel. Et quand les températures avoisinent les 0°C, il faut bien prévoir son coup. Or ce n'est pas mon fort ces températures-là. Jusqu'à 10°C, ce n'est pas trop compliqué à organiser, j'ai l'habitude. Il m'est arrivé d'affronter des nuits qui descendaient à 5°C. Mais je n'ai jamais été confronté à plus bas. Pourtant j'ai de quoi faire.
Ainsi partir en vélo me permet d'emporter tout ce qu'il faut pour jouer avec les marges de confort. Et ultime argument en faveur de ce moyen de transport c'est pour me préparer à partir plus loin. J'aimerai parcourir de plus longues distances à l'avenir et il faut bien que je me confronte à l'exercice.

L'itinéraire

Alors où est-ce que je pars ? Cela sera une boucle autour de Rungis. Comme je souhaite bivouaquer, il faut que j'aille m'échapper vers le sud pour m'écarter des zones urbaines. Enfin, j'ai eu l'expérience l'été dernier d'une boucle de 120km (effectuée en une journée au lieu de deux), qui avait démarré dans la Bièvre (d'Igny à Jouy-en-Josas), pour bifurquer en Chevreuse (Toussu-le-Noble à Choisel), tracer dans l'Essonne (Limours, Arpajon, Vert-le-Petit), récupérer puis longer la Seine jusque Juvisy et rentrer.
En utilisant les calques de carte cyclable sur OpenStreetMap, la véloroute V40 autrement appelé Véloscénie s'est présenté comme une évidence. Cette itinéraire permet de relier Paris au Mont-Saint-Michel et dans la région il propose deux options possibles. En les reliant cela me donne une boucle pertinente qui me permettra des coins plus ou moins connus pour moi ; en particulier la première partie qui va dans la Bièvre et que j'avais déjà fait la dernière fois.

Qu'est-ce que j'emporte

Bien, le projet est là, le créneau est ouvert, et la projection du trajet est présente aussi. Qu'est-ce qu'il manque ? La météo ! Je confirme vendredi soir qu'il y a des averses dans la région le samedi : avec un départ en milieu de matinée ça devrait être correct. Et bonne accalmie de fin d'après-midi jusqu'au lendemain. Cela m'offre donc une nuit certes froide (je peux tabler sur une limite basse de -5°C selon les prévisions) mais sèche. Il n'y a que le dimanche où le temps devrait tourner à la bonne pluie en milieu d'après-midi.

Sachant tout cela, je peux me lancer dans la préparation du matériel qui sera relativement simple : je prends mes affaires de randonnées prévues pour le grand froid. La seule choses que je substitue c'est le pantalon de ski par le pantalon de pluie. Pour le reste, de bas en haut, ça donne : chaussures de trails, chaussettes de ski, un pantalon de running d'hiver, le pantalon de pluie cycliste qui recouvre les chaussures, un tee-shirt manche longue en mérinos, une polaire, un imperméable de running, un tour du cou en mérinos porté en bonnet, des gants de ski, et le casque.
Ensuite en complément j'avais : une seconde paire de chaussettes, un collant en mérinos, mon pantalon en toile, un tee-shirt mérinos manche longue, un gilet doudoune, une veste doudoune à capuche, ma softshell à capuche, les gants et sur-gants pour le grand froid, deux tours du cou, un bonnet, des gants fins.
Avec tout ça, j'ai de quoi affronter des températures « qui piquent » en vélo, avec un temps humide. La première liste est pour le dynamique et celle en complément concerne plutôt le statique (lors des pauses ou la nuit) même si je peux en prendre certaines parties pour le roulage.

Et maintenant, le matériel "dur". Le vélo est équipé de 2 lampes à l'avant, 2 à l'arrière (rechargeables en USB) ; 1 porte-bagage accompagné de 3 sacoches : 2 latérales et 1 complémentaire sur le dessus (merci S. !!!) ; 1 porte-téléphone sur le guidon. Je réfléchis tout en écrivant cela et je me rends compte que finalement je n'ai rien de vraiment spécial sur mon vélo.
Côté dodo : un matelas en mousse pleine-longueur, un matelas gonflable demi-longueur, le tarp — et puis au dernier moment je décide de prendre le hamac en complément — et la bâche de sol, mes 2 sacs de couchage en duvet. La température de confort est estimée à 0°C pour l'un et 12°C pour l'autre ; le premier ayant une charge de duvet de 500g et le second à 150g. En combinant les deux, ça devrait aller pour osciller entre 0°C et -5°C. Je suis prudent car autant je sais que je peux descendre vers les 8°C (en conditions clémentes) avec celui chargé à 150g (un Camp ED150), autant celui à 500g (un Forclaz Trek 900), j'ai déjà été surpris par le froid dans des conditions qui étaient dans les 3-5°C. Et le plus léger ayant déjà pas mal servi et ayant perdu des plumes, je fais attention. C'est donc tout l'avantage du vélo qui me permet d'emporter assez pour partir l'esprit tranquille. Aussi, un essai à l'intérieur me permet de voir que l'accumulation des deux n'en compresse pas un contre l'autre — ce qui diminuerai le gonflant et donc l'isolation apportée par le duvet.

Tout ce matériel, que ce soit le vélo, le bivouac, les vêtements, est connu pour moi. Je ne prends pas trop de risque globalement. Même si la combinaison de tout ça va être une première pour moi.

La bouffe. J'ai pris ma tasse en titane et le réchaud à alcool pour la cuisine. Et en consommable j'ai de la semoule pour le soir, des céréales avec du chocolat en poudre pour faire un gros petit-déjeuner, deux pommes et une banane, un paquet de fruits secs et une tablette de chocolat. J'ai rapidement pesé l'ensemble (avec les sacs et tout), j'étais à 1300g. Si on table sur de 300cal./100g et en enlevant les emballages, on peut imaginer que j'ai emportés dans les 3000cal. : cela me semble être correct pour 24h dans des conditions froides. Ça sera peut-être un peu juste mais dans ce cas je jouerai au mental ; et puis ça compensera nombres de randos où j'ai emporté trop à manger.

Voilà, tout est réuni. J'ai testé : ça rentre dans les sacoches. J'envoie par sms à L. le projet, avec l'itinéraire et la date de retour prévue. Il est 1h du matin (oui je m'y suis pris au dernier moment pour préparer les affaires) : je me couche, je ne mets pas de réveil.
J'ouvre l'œil après la nuit, je me fais un petit-déjeuner très copieux, je m'habille, j'emporte les sacoches. Et… c'est parti !

Déroulement

Samedi 23 janvier

Les premiers coups de pédales sont toujours excitants. Des heures que je monte le projet dans ma tête. Et là ça y est, je me suis lancé.
Ma première satisfaction est sur ma bonne estimation de la température. La première pause sera pour regonfler le pneu arrière qui est malmené avec le poids supplémentaire.
Au début je prends des routes que je connais déjà. Puis je commence à emprunter des chemins un peu moins familier même si je reconnais parfois certains lieux. Au bout d'une dizaine de kilomètres, il m'arrive de poser plus régulièrement le pied à terre pour sortir mon smartphone et vérifier ma position sur la carte. Puis il m'arrive d'effectuer mes premiers demi-tours. Ça y est l'aventure commence !

Une fois que je commence à sortir des zones urbaines denses, et emprunte la vallée de la Bièvre, ça commence à être cool. J'ajuste un peu le froid en passant de mes mitaines de vélo aux gants de ski, mais tout va bien. J'ai même le droit à observer une cascade artificielle et prendre ma première pause tout en profitant d'un bon rayon de soleil. Je pense à bien m'hydrater car l'expérience m'a appris que chez moi c'est très important.

Je fais une autre pause pour manger aux alentours Satory. Puis je longe Guyancourt, ça n'est pas super joli. La grisaille s'installe et j'enfile mon pantalon de pluie (que je ne quitterai pas jusqu'au coucher…). J'emprunte un sentier boisé bien boueux à Magny-Village ; ça ne plaît pas à ma chaîne ni à mon dérailleur que j'aurais pu graisser préventivement.

J'arrive vers Chevreuse et je longe l'Yvette. Je connais cet endroit. Je commence à fatiguer, la journée est bien avancée et je décide de prendre une pause à Choisel pour remplir mes bouteilles d'eau et faire le point.

Le bivouac

Ce village me plaît : il y a une petite place (église, cimetière, mairie, …), une fontaine à eau qui fonctionne. Dommage en arrivant il y avait un lavoir (asséché) où j'aurais bien posé le hamac ; mais il est fermé à clef… À côté de la fontaine à incendie, il y a un abri-bus ; il est fermé des trois côtés, et possède un petit banc au fond. C'est parfait pour souffler un peu à l'abri du vent et de l'humidité.
En faisant un point cartographique, je décide de me diriger vers la forêt pour manger un peu et tâter le terrain : est-ce que c'est tranquille, comment est le sol, y'a-t-il des passages de voitures, serais-je dérangé dans la nuit ou au matin, est-ce humide, y'a-t-il des arbres pour le hamac. Bref, je tombe sur la fontaine Saint-Paul et je me chauffe un thé, assis sur un banc. J'en profite pour enfiler mon collant et le gilet doudoune : c'est décidé, j'arrête les efforts pour aujourd'hui.

Il y a un peu de vent, le sol est un peu humide mais des endroits feuillus sont corrects. J'hésite entre chercher à tendre mon hamac (mais je ne repère pas de paires d'arbres intéressantes), ou bien à poser mon tarp au sol en utilisant une branche pour le dresser, ou bien à utiliser mon vélo pour cette fonction (en démontant la roue avant, en le retournant sur le guidon et en accrochant la toile à la fourche). Je trouve un coin correct près de la fontaine, longé par deux murs. Mais j'hésite, il y a une rivière qui coule à côté : serais-je dérangé par le bruit ? par l'humidité ?
Finalement je reviens à mon abri-bus et je décide de me poser et d'observer aussi là. Il est 17h30, la nuit commence à tomber et entre les deux points j'ai même pas un kilomètre. Même si je dois me trouver deux arbres qui vont bien dans la forêt pour tendre le hamac, je peux chercher l'endroit idéal en m'éclairant avec mes lumières de vélo. Ça sera un peu galère mais j'ai le temps : le jour se lève à nouveau dans 14-15h ; alors même en visant une grosse nuit et en préparant mon couchage, j'ai le temps.

Finalement près de la place de ce village, même si la route passe à cinq mètres du banc (c'est le principe d'un abri-bus), la circulation commence à diminuer avec le couvre-feu. Et même si le faisceau des phares rentre partiellement dans l'abri, je pourrais m'allonger dans un coin et être discret. J'imagine cacher mon vélo tout en l'accrochant avec l'antivol sur le parking à côté, derrière des arbres. Bref, c'est décidé : je dormirai ici. Et même si je vois 3 personnes passer, je ne me fais pas remarquer et seule la cloche de l'église me fait me poser des questions pour la tranquillité de la nuit.

Je me fais à manger, je prépare mon couchage, j'arrange un peu mes affaires, je recharge mon téléphone et je me lance dans la nuit (de toutes manières, je n'ai pas grands choses d'autre à faire car mon téléphone ne capte pas le réseau, et je n'ai pas pris de livre). Finalement je n'aurais pas eu de circulation de voitures dans la nuit. Je n'ai pas été réveillé par le froid. J'ai eu froid aux pieds toute la soirée mais dans mon assemblage de couches pour le sommeil, je suis bien réchauffé. J'ai simplement été surpris dans la nuit par ce que j'ai déduit être une déneigeuse : le gros moteur, le fait d'effectuer un demi-tour au rond-point et le gyrophare bleu m'en convainc. Et vu le sel sur certaines routes au matin, cela confirme mon hypothèse.

Qu'est-ce qui me réveillera au matin ? Sacré hasard : un cycliste ! Il était certainement au téléphone car bien que seul, il parlait fort.

Dimanche 24 janvier

Bien content de ma nuit qui s'est déroulée sans être embêté. J'ouvre les yeux pour de bon, il est aux alentours de 7h (soit 9-10h de sommeil !), et sans quitter mes deux sacs de couchage, je décale le matelas en mousse sur le banc pour prendre mon petit-déjeuner. Par contre ça sera sans boisson chaude car je n'ai pas bien prévu la quantité d'alcool et je n'ai donc plus de carburant pour faire fonctionner mon réchaud…

Puis il est temps de remettre en paquetage toutes mes affaires. C'est une étape où il ne faut pas traîner car je ne dois pas me refroidir. Je décide de garder mon collant en mérinos pour démarrer la journée et je sors les gants grand-froid. Je ressors mon vélo de derrière les arbres : j'ai du givre partout, de la selle au casque en passant par la sacoche.
Niveau température je n'ai pas chaud aux pieds ; je suis obligé d'agiter les orteils et bouger les pieds à chaque tour de pédale pour y faire circuler le sang. Pareil pour les mains même si les gros gants aident un peu. Je pense que j'ai été un peu optimiste pour les chaussures : elles sont respirantes et c'est bien pour les faire sécher à chaque pause malgré le froid. Mais en roulant c'est vrai que ce n'est pas l'idéal.

La veille j'ai parcouru environ 40-45km sur un total de 120 envisagés. L'avantage de ma boucle et de mon endroit de bivouac est que je peux facilement couper pour récupérer la seconde partie. Et cela a été une bonne option car en reprenant le vélo, une douleur dans mon poignet droit (plus exactement au niveau du métacarpe de l'index) me confirme l'intérêt d'écourter la distance. Il faut ménager la machine !

J'oblique donc vers l'est en direction de Limours. Cela me permet de parcourir un beau plateau (après une sacrée montée pour démarrer la journée !) où le soleil se lève sur une étendue givrée. C'est dans ces moments où l'on comprend pourquoi on peut aimer la « folie » d'aller dormir dehors avec de telles températures ! En passant la ville je récupère une voie verte (et la Véloscénie) et je suis content de remarquer que je longe la voie d'essai de l'aérotrain (j'ai d'ailleurs cru comprendre plus tard que c'était le prototype de voie d'essai ; cette dernière étant plus longue et plus au sud de ma position). Je commence à croiser des gens. On est dimanche matin, il fait beau ; malgré le froid les gens sortent.
Je quitte la ligne droite pour m'approcher des Ulis et découvrir que je me dirige vers le viaduc des Fauvettes. Cela sera mon second lieu de petit-déjeuner. Le soleil danse avec les nuages ; je me trouve un coin où poser mon tapis de sol en mousse et je verse de l'eau avec des glaçons dans mes céréales (oui : il fait froid !). Je crois que j'amuse les gens ; il y a beaucoup de passages. Certains se baladent, d'autres installent un atelier de rappel, des coureurs se retrouvent pour une course d'orientation. Ce moment de sociabilité me fait vraiment plaisir. Cela fait des mois que je n'ai pas rencontré autant de monde s'adonner à un loisir de plein air. L'ambiance est détendue, on se dit bonjour, certains me souhaitent un bon appétit. Et un coureur vient discuter avec moi pour parler de mon vélo.
Ce moment est vraiment génial !
J'en profite pour envoyer un sms à L. qui est ma veilleuse de la sortie.
Je suis content d'avoir décidé de prendre une pause à cet endroit.

Je reprends la route vers le nord. Et là je commence à m'enfoncer dans des zones urbaines qui m'incite simplement à ne pas m'arrêter : Les Ulis, Orsay, Villebon-sur-Yvette, Palaiseau. Je suis à nouveau confronté aux voitures, on doit se partager la route. Et c'est toujours les plus gros les plus forts. Je garde mon calme quand une voiture qui a grillé un feu orange tirant sur le rouge me klaxonne alors que je suis en train de quitter l'intersection… ceci alors que j'avais un cédez-le-passage cycliste, un va-tout-droit M12b qui m'autorisait à passer.
Je ne ferai plus de pause jusqu'à l'arrivée sauf pour aller jeter un œil au parc Georges Brassens de Massy. Ce parc m'intriguais car il n'est pas loin de la piscine que je fréquente (fréquentais…), je le voyais sur les cartes et il semblait attractif. Et finalement ce n'est qu'un parc urbain où les zones goudronnées côtoient des carrés de pelouses stériles bordés par trois arbres et demi.

Je repasse la porte de chez moi aux alentours de midi.

Retour

Il fait 17°C à l'intérieur chez moi, et pourtant j'ai l'impression d'avoir trop chaud. Un bon bain brûlant commence à me remettre d'aplomb ainsi que de manger et boire bien chaud. La réparation du corps est importante. J'en profite pour lancer le nettoyage des affaires. En réalité, j'entame au plus tôt la phase qui me permet de préparer la prochaine sortie. Quel amusement de voir la neige tomber dehors alors que cela ne fait même pas une heure que je suis rentré ! Le créneau météo aura été exploité de manière optimale. Comme les flocons qui tombent sont gros et secs, cette intempérie ne m'aurait pas tellement dérangé ; et même certainement amusé.

Une fois ces premières actions du retour effectuées, je peux commencer à souffler et émettre un bilan du matériel. Déjà au niveau nourriture, je suis revenu avec un peu de fruits secs, 1 pomme et un peu de chocolat : l'estimation a été bonne. Niveau vêtement, globalement j'ai visé juste, sauf pour les chaussures. Question bivouac, rien à redire ; enfin si : je suis prêt pour des nuits (clémentes !) qui tourne autour de -5°C. J'ai repoussé encore un peu les limites de mon équipement actuel et je le maîtrise encore un peu plus. C'est prometteur pour les prochaines aventures !

Côté vélo, le seul bémol porte sur cette douleur au poignet. En changeant de positions régulièrement sur le guidon, j'ai réussi à ne pas empirer la situation. Mais cela reste un point sur lequel je dois être vigilant.
Concernant l'adéquation bonhomme-destrier, je reste par contre toujours aussi surpris de ne pas avoir mal au cul. Ok : à la fin, un petit peu. Mais sachant que j'ai une selle d'origine et que je ne porte aucun sous-vêtement renforcé ou quelconquement adapté à la pratique cycliste, je me dis que je suis bien adapté à ce vélo, à son cadre et à son réglage de selle et pédalier.
Un autre point concerne l'orientation avec le smartphone. Je le conservais dans la poche pour le protéger un peu du froid et en 6-7h d'utilisation le samedi, je n'ai perdu que la moitié de ma batterie alors qu'il enregistrait ma position en continue. Mon powerbank m'a permis de remonter très rapidement ce niveau (20/30% en 1h ?). Je peux donc imaginer durer plusieurs jours d'autonomie électrique.

Quelques jours après le retour, j'en profite pour nettoyer mon vélo et procéder à quelques ajustage sur l'alignement des poignées ergonomiques. J'en ai profité aussi pour fixer un porte-bidon au cadre car ma bouteille dos a bien sauté d'une sacoche à l'arrivée sur un dos d'âne en pleine descente (encore merci les voitures qui roulent trop vite et qui obligent les municipalités à aménager une dégradation des conditions de roulage l'ensemble des usagers afin de permettre un ralentissement global (et oui, je penses aussi aux feux de circulation)).

En conclusion, je suis très content de cette « micro-aventure ». Mon esprit s’affûte sur ce genre d'escapade et j'ai ainsi pu marquer le coup pour démarrer 2021 sous une bonne étoile.

[Rando à Crozon] - Qu'est-ce que j'emporte dans mon sac ?

Rédigé par Pierrot - -

Demain matin je pars en rando sur la presqu'île de Crozon, dans le Finistère (c'est vers Brest, en Bretagne :-) ). J'ai passé 1h à préparer mon sac cet après-midi et j'aimerais en profiter pour illustrer un peu son contenu. J'avais déjà fait ça pour mon départ au Canada il y a plus de 3 ans et aussi avant le tour du monde. Là, le contexte est un peu différent : je vais vraiment tout porter sur le dos donc le choix doit être plus… précis dira-t-on. 

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[Rando en Ardèche] - Bilan et perspectives

Rédigé par Pierrot - -

Aujourd'hui, jour d'écrire de cet ultime article, cela représente exactement une semaine que je suis rentré.

À la base je voulais en 2019 effectuer une randonnée « sérieuse » tel que le GR20 en Corse. Finalement le besoin d'isolement, la volonté de ne pas emprunter l'avion et l'intérêt pour une région qui m'est inconnue m'ont amené en Ardèche.
Et tant mieux car j'ai énormément apprécié cette région. Particulièrement la diversité des paysages étaient innattendue pour moi et a consitué un fort intérêt.

Pour la toute fin de la randonnée, voici deux éléments que je n'ai pas précisé dans mon récit.
Tout d'abord, comme annoncé, j'ai terminé à Antraigues-sur-Volane dans une auberge. J'ai pris la demi-pension et j'ai pu prendre du plaisir à table, tant le soir que le matin. J'ai été très bien reçu et cela a été salvateur après ces quelques jours en pleine nature.
Enfin, je me suis mis un défi final qui collait bien avec l'esprit d'aventure et la volonté de continuer à vivre les évènements tels qu'ils arrivent : je suis remonté de Antraigues à la région parisienne en auto-stop ! Cela n'a pas été une mince affaire mais malgré l'attente j'ai passé de très bons moments. J'ai au total pris 8 lifts, pour des distances qui oscillaient entre 3km et 350km…

Je ne sais pas si j'irais à nouveau en Ardèche même si c'est une région que j'invite à découvrir !
Par contre, aucun doute sur le fait que je vais continuer sur cette lancée avec d'autres randonnées. C'est une activité qui me plaît, que je trouve facile d'accès et qui apporte vraiment de très bons moments. Alors pourquoi pas continuer : bientôt, plus longtemps ou au contraire plus brièvement, et avec des paysages encore + différents (altitude, mer, hivernal, …)


Enfin, il y a encore des éléments à paufiner sur le matériel mais cela va venir.
Au vu de mes notes voici brièvement ce que j'aurais changé :

  • Utiliser un matelas long en mousse plutôt qu'un raccourci autogonflant.
    J'aurais eu moins froid aux jambes et moins de crainte pour le poser sur des endroits avec des épines.
  • Ne pas emporter le hamac.
    Il est très sympa lorsque l'on est sûr d'évoluer en forêt ; mais là ce n'était absolument pas utilisable.
  • Remplacer le coupe ongle par une lime à ongle en carton.
    Je ne peux pas m'en passer mais c'est clairement un objet lourd qui s'interchange facilement. Reste à trouver le nouvel objet…
  • Dans le même périmètre, je ne penses pas que l'huile d'argan est indispensable sur une si faible durée. De même, le savon n'est  pas nécessaire en si grande quantité.
  • La bousolle : useless.
    Comment j'ai pu imaginer qu'elle servirait vraiment alors que j'avais mon téléphone ? Au moins je suis content de ne pas avoir emporté celle en métal qui permet d'effectuer des visées (sans altimètre, intérêt faible).
  • Ne pas prendre de lunettes de soleil.
    Évoluant en permanence avec ma casquette, je n'en ai jamais eu besoin ; même si je les ai portées au début mais c'était clairement dispensable.
  • Mieux réfléchir à l'intérêt du short.
    Clairement au vu des températures, je n'ai eu aucune occasion de le porter.
  • Quant au panneau solaire à la place de la carte, c'est à étudier au cas par cas.
    De même pour l'emport de lentille en nourriture ; ça peut rester intéressant dans certains cas.
    Enfin je dois améliorer mon quart qui m'a servi à faire chauffer de l'eau pour y adjoindre un petit couvercle DIY.

Enfin quelques chiffres pour ce bilan

  • 80km de marche ? peut-être 100km ?
    Je ne sais pas précisément. (Mais est-ce si important ?)
  • 5 jours de marche ainsi répartis :
    1. 12h-19h
    2. 8h-17h
    3. 8h15-17h15
    4. 8h45-16h
    5. 8h30-14h
  • 6h pour retranscrire les 30'55" d'enregistrement vocal, ce qui constitue 4650 mots. Et bien 2-3h pour remanier le texte et écrire les articles connexes dont celui-ci par exemple.

[Rando en Ardèche] - Jour 5 : samedi 03 mai

Rédigé par Pierrot - -

09:41

Bon, on est samedi matin, il est 9h40 et je viens seulement d'enlever la doudoune, ça faisait bien 12h que je l'avais en permanence. La nuit a été assez terrible, beaucoup de froid ; ça sans surprise. Enfin ce qui a été surprenant c'était que j'étais complètement habillé : collants, chaussettes, enfin double paire de chaussettes, le pantalon, le tee-shirt long, la polaire, la doudoune, le coupe-vent, le bonnet, les gants. Évidemment le matelas et puis le sac de couchage et même comme ça je n'arrivais pas à avoir chaud en début de nuit. Donc à 3h30 ça a été encore plus dur.
À 3h30… donc je me suis réveillé une fois à minuit, une fois à 3h30 et là j'avais en plus faim donc très dur mais finalement en me repliant là en chien du fusil j'ai réussi à tenir le coup et j'ai réussi à dormir quasiment jusqu'à 8h. Donc c'est plutôt bon signe. La nuit a quand même été réparatrice mais au niveau froid c'était très dur et je penses que j'ai très bien posé le tarp parce qu'au moment où je l'ai posé, je penses que c'est le moment où j'avais eu le moins de vent de toute la nuit. Et c'est au petit matin où il y avait vraiment des rafales très très fortes et dans la nuit aussi. Et bien que le tarp se gonflait et dégonflait, enfin plutôt le vent appuyait dessus et ensuite il se gonflait. Malgré ça je n'avais pas particulièrement de vent à l'intérieur, donc il était plutôt bien tendu, plutôt bien placé, bien orienté. J'ai mis la tête vers le coin fermé ; je pense que ça ça a aidé aussi. Donc ce qui fait que je n'ai pas eu à combattre le vent ; j'ai eu à combattre juste le froid. Donc c'est plutôt pas mal mais la nuit était assez terrible. Juste ils annoncent pour la prochaine nuit qu'il devrait y avoir des chutes de neige. Bah clairement je vais à Antraigues sur Volane et je vais essayer de choper une chambre pour la nuit et partir demain. Parce que je ne re-fais pas une nuit dehors comme ça ; là je suis arrivé à la limite de mon équipement.

11:24

Décidément la géologie de la région est vraiment impressionnante, je me retrouve devant une formation d'orgues basaltiques mais complètement allongée, horizontale, couchée au sol, ça fait bien 10 mètres de long. 10 mètres de haut à la base. Surtout que là les formes sont vraiment bien hexagonales. Ça se reconnaît bien.

13:36

Probablement la dernière petite soupe de nouilles asiatiques préparée sur cette rando, dernier petit repas chaud. Assez symbolique.
On est pas mal descendu d'altitude depuis ce matin entre 1300m à Champ de Mars et puis là je dois à 3 ou 4-500 mètres. Beaucoup plus de végétation, beaucoup plus de petites plantes, d'orties, des fleurs, des ronces.
Il me reste 3km jusqu'à Antraigues. Ça voudra dire la fin de la rando ; et je suis très content. J'ai vu pleins de belles choses et quand je regarde ma carte, je suis assez fier de moi.

13:40

Et dans la suite du bilan matériel, alors j'ai oublié de mentionner ce matin que le matelas court, c'est pas forcément une bonne idée dans des conditions fraîches comme ça. Il vaut mieux un matelas long, quitte à ce qu'il soit un peu moins épais. Et puis surtout il faut vraiment que je me fabrique un couvercle, probablement en liège pour ma petite popote Decathlon là, le quart, le quart aluminium. À mon avis ça permettra de faire bouillir l'eau beaucoup plus facilement.

[Rando en Ardèche] - Jour 4 : vendredi 03 mai

Rédigé par Pierrot - -

08:46

On est le quatrième matin, troisième petit-déj', troisième nuit dehors. Je sors du camping du Folastère, je ne me souviens plus du nom de la ville. Ah : Intres. Et, très bonne expérience : déjà j'ai dormi sur du plat, à peu près normalement ; j'étais à peu près à l'abri du vent, j'ai pu prendre une douche chaude hier ; cuire les lentilles bien comme il faut, un petit-déjeuner chaud aussi ce matin ; faire ma vaisselle proprement, bouquiner assis dans un fauteuil. Et puis discuter avec les gens un petit peu. Donc c'était vraiment très sympa comme expérience.
J'ai discuté avec Michel le gérant du camping qui fait des stages de méditation, camping très accueillant, qui donne envie de rester plus longtemps.
Et puis la bibliothèque aussi qui était assez géniale : c'était un petit peu mon refuge où il faisait bon, j'étais à l'abri du vent. Hier soir j'ai bouquiné jusqu'à ce que le soleil se couche. Et ça donne envie de rester encore plus longtemps et bouquiner tous les livres qu'il y avait dedans. D'ailleurs mon sac s'alourdit d'un bouquin. Mais c'est pas grave. J'ai discuté un peu avec sa belle-mère et puis un gars qui travaille là. Les gens veulent toujours savoir d'où je viens, où est-ce que je vais ; c'est assez marrant.

Et là je me dirige vers St-Julien-du-Gua dans 3 kilomètres. Et après : Le Champ de Mars. Ce qui est assez curieux ce matin : il fait gris, je pars avec la polaire, le coupe-vent et les gants. Y'a du vent aussi, il fait pas très chaud et pour les 2-3 prochains jours ça va pas aller en s'améliorant. On est vendredi et demain ils pourraient annoncer de la neige. Et je vais monter un peu en altitude, donc on va voir ce que ça donne mais j'espère que cette nuit aura été suffisamment reposante pour attaquer les prochaines.

11:20

Je suis passé devant La Ferme Attitude qui est une auberge qui fait vente en direct des produits de la ferme. J'ai un peu bavé devant les menus qu'il y avait, y'avait pas mal de bouffe : ça fait rêver. Et puis ici le panorama vaut vraiment le coup, et j'ai commencé à prendre de l'altitude et puis je vais aller vers Le Champ de Mars qui est à plus de 1000m mais ça devrait être intéressant.

12:42

J'ai en vue le Rocher de la Paillère et ça signifie que j'ai dépassé les 1000 mètres d'altitude et d'ici j'ai une magnifique vue sur toute la vallée, les Cévennes d'Ardèche et je crois apercevoir ce qui pourrait ressembler au Champ de Mars, le point culminant, ça fait loin.

14:47

Après une petite source d'eau où je me suis fait avoir parce qu'en fait la source d'eau était 50 mètres plus loin mais c'est pas grave, je me suis rechargé. Donc après cette petite source je continue à monter et je suis toujours en altitude et là j'ai un beau panorama, je vois loin, j'ai un champ de vision beaucoup plus large. Plutôt qu'encaissé dans la vallée, là je vois vraiment à des kilomètres et des kilomètres à la ronde ; c'est assez joli. C'est mêlé entre la lumière du soleil et l'ombre des nuages, et au loin un paysage brumeux, dans le bleu, plus aucun détail.
Super beau.

14:51

Depuis que j'ai pris de l'eau à la source, je vois des traces de pas au sol, soit dans le sable mouillé ou dans la terre sèche. Et ça m'intrigue beaucoup parce que c'est des pas qui vont dans la même direction que moi et j'ai toujours croisé personne qui faisait la rando de la même manière que moi. J'ai croisé des groupes qui paraissait partir la journée ou des gens qui courraient mais personne qui le faisait en itinérant tout seul ; et là il y a l'air d'avoir qu'une seule série de pas, forcément.

14:58

Je ne sais pas si on entend le bruit de l'eau derrière mais c'est belle et bien une cascade qui fait, allez, peut-être 5-6 mètres de haut — bon, en plusieurs fois. C'est pas avec un gros débit mais une jolie cascade tout de même. Et je me dis que si je la savais pas aussi froid et si je n'avais pas pris ma douche hier et j'en aurais peut-être profité pour me baigner ; parce que ça donne vraiment envie et puis bon comme d'habitude ils ont mis une clôture juste devant. Belle cascade.

15:21

C'est quand même assez incroyable la motivation que l'on doit se mettre et les forces que l'on peut avoir. Moi qui était démotivé par une ou deux fois aujourd'hui entre le mauvais temps, le temps gris, le vent, le froid, la fatigue aussi, le manque d'assurance par rapport au fait d'avoir suffisamment ou pas dormi. Et par deux fois je me suis dit « mais est-ce que je vais vraiment arriver au Champ de Mars » aujourd'hui. Et puis une fois je me suis dit que dans tous les cas j'allais y aller, faudra juste gérer les bivouacs ; et bien je me suis concentré sur le fait de prendre de l'eau, j'ai pris de l'eau à une toute petite source en me disant que j'allais pas en avoir d'ici demain et au final j'ai croisé au moins six points d'eau supplémentaires entre temps en l'espace de même pas une heure.
Et puis… et puis bah en fait je suis juste en-dessous du Champ de Mars. J'ai même pas 500 mètres à faire, je suis sur le chemin qui est juste en-dessous. Et y'a le Suc du Pradoux un peu plus loin : c'est là où je devrai commencer à récupérer la direction du sud. C'est marrant comment les croyances et les espérances que l'on peut avoir sont parfois pas fondées et il faut savoir persévérer et se battre ; même aujourd'hui je n'ai pas eu l'impression de me battre, c'était assez facile. C'est très agréable comme sensation.

15:56

Donc voilà, en haut du Champ de Mars, avec évidemment une vue à 360, comme prévu. C'est très grisant comme sensation d'être arrivé là-haut.
Je m'abrite du vent.
Donc c'est très grisant d'être arrivé là. Je pense que c'est un peu un combat que j'ai mené contre moi-même. En 4 jours je suis arrivé ici. Je partais de rien, pas vraiment d'objectif, juste la carte et finalement chaque jour passant, c'est plus facile, les jours s'agrandissent, les douleurs diminuent, les pas sont plus faciles, les distances sont réduites, le temps s'étire.

15:57

Et d'ici je peux voir donc… distinctement je vois Les Trois Becs, c'est assez marrant ça fait trois petits monts. À côté je suis sensé voir Le Mont Ventoux, je le distingue faiblement dans le fond du paysage. J'ai Le Rocher des Aigles qui est assez proche. Et de l'autre côté donc plutôt au nord, je vois Le Mont Gerbier de Jonc qui est vraiment impressionnant, il ressort comme un pain de sucre en plein milieu du paysage. Et je vois Le Mont Mézanc, j'ai l'impression qu'il y a comme de la neige éternel au sommet, je vois… d'ici je vois une plaque blanche et vu que c'est dans une zone de brume, ça ne peut être que ça. Y'a un mont, L'Izieux, avec un « z », que je distingue aussi. Et puis bah si je regarde au nord-est bah « y'a Le Mont Blanc », ils ont eu le culot de mettre Le Mont Blanc sur le… sur la table d'orientation car je ne suis pas sûr que Le Mont Blanc se voit vraiment. Et, mais par contre ça permet de situer Les Chartreuses et Les Écrins qui sont aussi marqués comme ça, un peu dans le vague, au fond. Mais d'ici c'est pas distinguable. Par contre mon regard porte très très loin, vraiment très loin.

[Rando en Ardèche] - Bonus : la recette du “hiking submarine”

Rédigé par Pierrot - -

Comme décrit je n'avais pas beaucoup de matériel pour la cuisine ; et en terme de nourriture c'était limité également.

Et pourtant j'ai eu l'idée d'une recette ultra-simple mais particulièrement appréciable.
Pour remplacer l'eau fraîche et plutôt que préparer le « café du cowboy » (en incorporant le café moulu directement dans l'eau chaude) ou un thé assez commun, j'ai pensé au “hiking submarine”. Le nom vient d'une boisson que j'ai apprécié en Argentine : une barre de chocolat plongée dans un lait-chaud ; je la mentionne brièvement ici.

Or j'avais tous les ingrédients pour cela :

  1. Poser un carré de chocolat au fond de la tasse ;
  2. Napper de lait-concentré-sucré ;
  3. Compléter d'eau fraîche ;
  4. Chauffer la tasse tout en mélangeant ;
  5. Déguster ! :-)

Cela m'a apporté beaucoup de réconfort lors de mon bivouac au Champ de Mars où le moral était un peu en bas par moment (souvent ?). J'en ai eu l'idée car le lait-concentré-sucré me servait pour préparer mes flocons d'avoine + fruits secs le matin.

[Rando en Ardèche] - Jour 3 : jeudi 02 mai

Rédigé par Pierrot - -

08:14

Bon, troisième jour et puis deuxième petit-déj'. Hier soir j'ai volontairement trouvé un spot pour la nuit assez tôt. C'est à dire qu'à 17h j'étais posé. Monté la tarp vers 19h et une nuit bien reposante parce que j'avais mal à la cheville. Finalement je penses que ça a été bénéfique puisque je n'ai plus mal à la cheville par contre la nuit n'a pas été des meilleures parce que j'ai pas mal glissé sur la bâche, les pieds qui glissaient sur le matelas. Donc c'était vraiment pas très confortable durant la nuit.

Et puis bah ce matin y'a des nuages et j'ai eu quelques petites gouttes en me levant et puis y'a pas mal de vent, il fait un peu froid. Et je vais m'attaquer à un sommet, je ne me souviens plus le nom là. C'est juste après Le Chier. C'est un 900 ; c'est pas énorme mais bon, ça représente 300m de dénivelé et puis là-haut je vais quitter le balisage pour essayer de me diriger vers le… vers un autre sentier balisé ; donc ça va être un peu « sport ». Sachant qu'en plus y'a pas la trace sur OpenStreetMap donc on va essayer de faire ça ce matin.
On va essayer de récupérer notre sentier et puis… donc c'est en direction de quoi ? Donc c'est le Rocher du Fayard que je vais parcourir ce matin, et je vais essayer de récupérer Issamoulenc / La Pervenche qui est plus au sud.

09:50

Je n'avais pas repéré d'en bas ni sur la carte mais il y a maison abandonnée qui aurait pu me servir d'abri à Les Césilles, juste avant Le Rocher du Fayard. Petite maison tout en pierre sèche, y'a une pièce principale, une cave ; au-dessus de la cave un peu de l'autre côté y'a une autre pièce. Une maison mais qui n'a plus de toiture ; celle-ci est plus… plus délabrée. Ça donne envie de s'installer ici et d'avoir la belle vue en permanence. Ça fait rêver.

10:05

Me voilà au Rocher du Fayard, avec une super belle vue à quasiment 360 degrés. Le coin est vraiment très sympa ; y'a vraiment de tout comme paysage : j'ai des arbres, je vois des rochers, de la grosse rocaille, plus bas j'ai La Fare d'où je suis parti hier, avec les prairies où j'ai dormi ; et au loin c'est quand même pas mal de monts, de vallées. Je vois Magerouan et Eyrebonne où je suis passé hier. Ça fait plaisir de voir que c'est aussi loin et je suis très content d'atteindre ce premier sommet pour moi parce que, il fallait se battre contre son moral ; comme parfois l'envie de laisser tomber. Mais la satisfaction d'atteindre le sommet est quand même très agréable et ça vaut le coup.

10:38

Me voilà pour de vrai au Rocher du Fayard, l'accès n'était pas aussi simple que ce que j'imaginais. Il m'a fallu longer la clôture au-dessus du petit mont là à côté. Et puis là je viens de faire à peine 100 mètres dans les gros buissons secs et la seule chose qui me permet de savoir où est-ce que je vais, c'est le léger piétinement au sol et le fait que certains arbres/arbustes ont les branches qui sont coupées à la main. C'est tout ce qui me permet de me diriger là-dedans. Les arbustes m'arrivent à peu près à la taille et je serpente entre les cailloux donc c'est assez lent comme progression.

10:49

Rocher Fayard et la navigation est toujours aussi compliquée. Même là sur le terrain c'est encore plus dur. La carte ne m'aide pas alors je la range et puis on va essayer de progresser « à vue ».

11:46

Je fais un petit point sur la navigation après le fameux Rocher du Fayard ; c'est vraiment pas une mince affaire. J'ai navigué « à vue » et même à la fin c'était vraiment en mode gros sanglier ; du coup je marchais sur le troncs d'arbustes, j'avais l'impression de surfer dessus, je flottais au-dessus des arbres. J'ai réussi à m'en sortir, j'ai de nouveau un petit peu mal à la cheville. En même temps je viens de me faire un petit peu de dénivelé négatif. Je fais une petite pause, pour souffler un peu. Et puis on va regarder la suite du chemin parce que c'est pas forcément simple de s'y retrouver parmi tous ces endroits.

13:23

Un peu une drôle de sensation en prenant un chemin qui semble abandonné, un chemin de randonnée qui a été laissé à l'état sauvage depuis quelques années et sur lequel on perçoit encore des marques de balisage sur les arbres. Et en fait je pensais que j'allais… comment dire… faire le sanglier entre le Col de Clochaux et puis la Mairie d'Issamoulenc ; mais finalement ça se marche plutôt bien. Je fais attention à bien contourner les chemins comme il faut mais c'est bien parti.

14:15

Petite parenthèse au bout de deux jours, au bout de 48h pour faire un petit point sur ce qui va et ce qui ne va pas dans mon matériel.
Déjà le hamac, je ne suis pas sûr que ce soit… que ça ait été intelligent de le prendre. Parce que finalement c'est un tout petit peu compliqué de l'utiliser avec le tarp tout seul.
Ensuite je viens de me rendre compte qu'en naviguant à vue, avec la carte et le GPS, la boussole sert à rien. Par contre avoir besoin d'être sûr d'avoir de la batterie dans le téléphone.
Et puis aussi je me demande si le short était utile. Parce que je ne penses pas me baigner et j'ai pas l'impression qu'il fasse suffisamment chaud pour que j'en ai l'utilité. Je suis quand même bien en pantalon. On verra plus tard.
Et puis alors grosse déception mais ça c'était un pari et c'était complètement loupé. C'est le fait de prendre des lentilles avec moi. C'est compliqué à cuire ; tout bêtement. Si j'avais pris de la purée, ça aurait été beaucoup plus simple. Au moins ça je le saurais.
Et ensuite une petite question sur le fait d'utiliser la carte. Parce que d'un côté y'a le téléphone qui pourrait aussi servir. Quel est le poids d'un panneau solaire portable par rapport au poids d'une carte ? Est-ce que ça vaut pas le coup de prendre une carte à la place de prendre un panneau solaire à la place ? C'est une question pertinente surtout que je suis les sentiers balisés finalement, pas besoin d'avoir tout le temps le nez sur la carte ; jeter un coup d'œil sur le téléphone de temps en temps suffit. Donc pareil, c'est une question que je me pose ; on verra à l'usage.

14:47

Bon, ça y est : je crois que le passage du Rocher, c'est terminé. Assez galère sur la fin. Je pensais qu'il y avait des chemins entre les châtaigniers/les marronniers (je ne sais pas comment ça s'appelle) ; on voit bien qu'il y avait des chemins entre deux. Et puis le long de la clôture aussi où y'avait eu un chemin qui avait existé. Donc là je suis arrivé sur un sentier carrossable et je penses que c'est celui qui est marqué sur la carte, il va ensuite mener à une route qui va ensuite me remmener à la, au prochain village. Donc ça c'est cool. Donc je vais récupérer le sentier balisé. Et je penses que je vais arrêter de m'en écarter. Surtout quand y'a tellement de différences entre la carte et le téléphone.

16:13

Le site de Poumarat est assez magnifique. On a deux rivières qui se rejoignent et un cours d'eau qui est dévié pour former une cascade. Le lieu est assez large, il est énorme, il est au croisement de plusieurs vallées ; c'est bien vert. Un bâtiment au rebord de la rivière. Ça ne m'étonnerait pas que ça soit un gîte ou quoi. En tout cas, c'est très agréable comme endroit.

[Rando en Ardèche] - Jour 2 : mercredi 1er mai

Rédigé par Pierrot - -

07:16

Et bien, 1er mai après cette première nuit qui s'est plutôt bien passée. J'ai eu un peu de vent en début de nuit, réveillé à 22h-23h et puis 1h et puis finalement j'ai réussi à terminer la nuit d'une traite donc c'est plutôt bon signe. J'ai eu plutôt chaud, c'est plutôt bien. Un peu d'humidité au matin mais rien de très important. Et un peu de frais sur le visage ; je pense que la température est quand même d'au moins 5°C ; y'a pas de givre.
Là le ciel est complètement bleu. Petit lever de soleil, maintenant c'est le temps du petit déjeuner et du pliage des affaires avant de repartir.

08:06

Au bout du chemin, je tombe sur deux petites maisons en pierre ; une de 1884 accrochées au bord de la… pas de la falaise mais de la pente. Et qui donne juste en face d'un grand pierrier dont je ne me souviens plus du nom. C'est le pierrier dont… j'ai vu la localisation sur un panneau mais je n'ai pas le nom ; mais c'est en dessous de La Chirouse. Et au-dessus de Charbonnouse.
Du coup les deux petites maisons ont une très belle vue sur l'ensemble des monts.

08:50

8h50, deuxième approvisionnement en eau ; beaucoup plus long que la dernière fois. J'ai mis un quart d'heure à prendre un litre et demi.

08:56

J'arrive au pied de l'éboulis qui est en contrebas du volcan de Chirouse ; donc c'est bien ce que je pensais : le site qu'était pas marqué donc c'est un ancien volcan de ce que j'avais lu sur le panneau hier. Il y a eu une éruption volcanique et la lave était rentré en contact avec l'eau directement à la surface donc ça avait donné un basalte un peu particulier, une forme de volcan un peu particulière.
Toujours est-il que je me trouve en bas du pierrier donc c'est vrai que comme c'est marqué sur le panneau touristique : « changement d'ambiance ». Et c'est vraiment le cas : passer de la forêt à un pierrier c'est assez marrant. Je pense que je vais me trouver un coin au soleil et faire sécher la tarp et prendre le petit-déjeuner.

09:59

Juste après mon petit-déjeuner dans le pierrier, j'ai un chemin bordé de nombreux cairns, à la manière de sculptures empilées. Les fameux inukshuk.

10:49

Très amusant, je viens de trouver une géocache à la grotte des camisards qui est au pied de l'éboulis.

11:02

Une jolie petite cascade entre La Chirouse et Eyrebonne. Une petite rivière qui fait une chute de disons… deux fois 4 mètres.

13:01

Je suis à peu près à mi-chemin entre Margerouan et Eyrebonne ; et d'ici je vois le pierrier de la Chirouse. C'est assez impressionnant.
Y'a pas mal de recul pour voir l'intégralité du… de l'ensemble géologique et je vois aussi les deux petites maisons que j'avais vu ce matin juste après être parti de mon campement, donc je vois à peu près le bosquet d'arbres près duquel j'ai dormi.

Je reviens d'une petite pause déjeuner avec des nouilles asiatiques au bord de l'eau. J'ai re-fait le plein d'eau. Et j'ai trempé les pieds dans l'eau aussi ; l'eau est bien fraîche : je pense qu'elle doit être en-dessous de 10°C parce que j'ai les pieds bien rouges et qui caille. C'est bien. Avec la température de l'eau donc, je ne penses pas que je m'y baignerai si je croise un ruisseau.

16:02

Il est 16h. Je suis presque arrivé à La Fare. Je suis parti de Le Sabla, là où il y avait une moulinerie près de la rivière de l'Auzène . C'était à 360 mètres d'altitude ; et là je suis à quelque-chose comme 650, entre 650 et 660 mètres d'altitude. Donc ça a fait à peu près 300 mètres de dénivelé ; ça m'a pris plus de 2h, je crois qu'il y a quelque chose comme 4 kilomètres.
La montée était assez longue. Du soleil, pas beaucoup d'air. Le chemin assez sec. Pas grand chose à voir.

Par contre, je suis assez satisfait parce que je vois à nouveau le pierrier de ce matin — en tout cas il me semble que c'est ça. Et ça fait plaisir de voir le chemin parcouru.

[Rando en Ardèche] - Jour 1 : mardi 30 avril

Rédigé par Pierrot - -

13:03

Voilà c'est parti pour faire un journal de bord audio, comme j'ai déjà l'habitude faire ; après mes séances d'apnée. Donc aujourd'hui on est le 30 avril, je suis à Privas, en Ardèche. Je démarre ma rando, dans le Parc Naturel Régional des Monts d'Ardèche. Du coup, j'ai pris une carte, de l'eau, mon sac à dos : mon tarp, le hamac, à manger.
J'ai quitté Seb&Stéph' ce matin en partant de Vienne. Ensuite je suis allé à Valence en train, et de Valence je suis arrivé à Privas en bus. Je suis allé acheter des fruits secs dans la ville et puis je suis parti sur le chemin.

Et là j'ai une belle vue sur la ville de Privas avec l'hôtel de ville et l'église et des montagnes derrière. Je viens tout juste de quitter la ville et je commence le sentier en terre. La météo est plutôt bonne, alternance de nuages et pas trop chaud, pas trop froid ; il y a un peu de vent mais j'ai quand même les lunettes de soleil. Mais tout va bien.

13:48

On est sur une joli cascade artificielle au lieu-dit La Neuve au nord de Privas. Un site aménagé de baignade avec une auberge à côté, des tables de pique-nique, une petite plage. C'est très sympa.

14:28

Une bonne petite pause repas, à La Neuve avec la vue sur la petite plage.
J'ai galéré à faire chauffer mon eau, avec le vent, pour me faire du couscous. Mais le résultat était très agréable et puis j'étais très tranquille, c'est sympa.

15:41

Première pause ravitaillement en eau au-dessus du château de Liviers, sur le ruisseau de Liviers. J'ai bien vérifié que l'eau provient d'une source en amont où il n'y a pas de pâturage ou de route importante qui croisait le ruisseau entre moi et la source. L'eau est fraîche ! ça fait du bien. Et puis ça permet de faire une petite pause après déjà quelques kilomètres de fait ; je ne sais pas combien mais suffisamment.

16:19

Je suis en train de suivre un petit chemin dans lequel il y a une rivière-ruisseau qui coule. C'est assez sympa d'avoir la terre, les rochers, l'eau, les arbres, le vent — tous les éléments réunis. C'est assez amusant.

18:43

C'est la première fois que j'ai l'impression d'être perdu sans vraiment l'être ; j'ai à peu près suivi le chemin. Mais ça fait… 500 mètres que j'essaye de chercher où est-ce que je peux bien être exactement, parce que là je suis un peu en train de chercher une zone pour bivouaquer mais c'est pas du tout approprié dans le coin parce que y'a beaucoup de vent, c'est pas plat, y'a des prairies et y'a pas d'arbres suffisamment proches, suffisamment solides pour pouvoir mettre le hamac.
Et je suis entre le col du Muret et je vois le Serre de Pierre Aurelle. Et avant j'étais au Clap.

19:36

J'ai finalement réussi à établir mon bivouac pas trop de mal, derrière une butte un petit peu, à mon avis y'a un genre de falaise ; et il y a des arbres en haut de celle-ci et ça coupe pas mal du vent. Même si en fait j'ai plutôt un vent latéral et je me méfies du vent qui va tourner dans la nuit avec le froid qui descend. Mais bon… je suis pas trop mal loti : j'ai eu quelques bourrasques et ça tient. Je vais quand même mettre des affaires chaudes cette nuit.
Et puis bah là l'eau est en train de chauffer, je me fais des lentilles. La météo est toujours très bonne. Je penses qu'après manger je vais aller faire des étirements en regardant le coucher de soleil : ça devrait être sympa.

Ça devrait être une bonne journée demain. J'espère que je ne vais pas avoir trop de courbatures et du coup je vais essayer de bien boire avant de me coucher.

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